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Leur société
Santé : L'État coule les hôpitaux
Selon la Fédération hospitalière de France (FHF), les hôpitaux publics affichent un déficit de 433 millions pour 2010. Et la presse patronale de se féliciter de ce que ce serait « un petit progrès » comparé aux 466 millions d'euros de déficit de 2009.
Mais ni l'une ni l'autre ne soulignent que ce qu'ils nomment une « embellie » a été obtenu au prix de la suppression de 9 800 emplois en 2009, puis de plus de 10 000 en 2010. Et quand l'une et l'autre s'alarment de ce que l'objectif du déficit zéro pour 2012, prôné par Sarkozy au début de son quinquennat, ne pourra pas être atteint, c'est là encore sans faire mention des 15 000 postes qui auront été supprimés en 2011.
En trois ans, ce sont donc près de 35 000 emplois qui auront été sacrifiés dans les hôpitaux publics. Les membres du personnel soignant qui sont restés en poste l'ont payé cher en épuisement, en accélération des cadences, en difficulté à faire correctement leur travail. Les malades, eux, l'ont payé cher en dégradation de la qualité des soins, sans compter les augmentations des forfaits non pris en charge par la Sécurité sociale, qui conduisent chaque jour une partie de plus en plus importante de la population à moins bien se soigner, voire à ne plus pouvoir se soigner du tout.
Et cela ne va pas s'arranger... Pour construire, rénover, acheter des matériels, les hôpitaux se sont endettés. Selon la FHF, cet endettement se monterait aujourd'hui à 24 milliards d'euros. Au prétexte de la crise, les banques rechignent à accorder leur financement. Quant à l'État, il annonce qu'il gèle purement et simplement ses aides à l'investissement, car il a ses priorités, et ce sont les banquiers.
« Déficit », « dette », ces termes ne devraient pas avoir de sens pour ce qui concerne l'hôpital public. Les cotisations des salariés, l'assurance maladie, assurent l'essentiel du budget de fonctionnement des hôpitaux. Mais si ces sommes ne suffisent pas, cela signifie que l'argent public doit venir à la rescousse. Il serait en tout cas bien mieux utilisé à assurer la santé de la population qu'à être dilapidé pour le profit de la finance et de la spéculation.