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- Lutte ouvrière n°2262
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PSA Usine de Trémery (Moselle) : Après 6 800 suppressions d'emplois dans le groupe Le cinéma du PDG Varin
Le PDG de PSA Philippe Varin est venu inaugurer en grande pompe un nouvel atelier de fabrication de moteurs à l'usine de Trémery en Moselle.
À la question d'un journaliste du Républicain lorrain lui demandant si, après 25 000 emplois supprimés en France en cinq ans, le dernier plan annoncé mi-novembre est bien le dernier plan de suppressions d'emplois, Varin a répondu : « Il ne serait pas responsable de ma part de le dire. » Ce qui sonne comme une confirmation de la fermeture prévue des usines d'Aulnay, de Sevelnord et de Madrid.
Mais, à Trémery, Varin voulait faire oublier le dernier plan de 6 800 suppressions d'emplois annoncé mi-novembre. Et les médias ont retenti des 500 emplois que créerait PSA dans son usine mosellane, la plus grosse usine de Lorraine.
La réalité est plus modeste... et bien différente. Si ce nouvel atelier emploiera bien 500 travailleurs, cela ne se traduira pas par autant d'embauches. Pour l'instant, l'atelier tourne essentiellement avec des travailleurs venant d'autres ateliers. En tout et pour tout, 58 embauches ont été réalisées. On est loin des 500 emplois annoncés !
Surtout, depuis 2002, très exactement 996 emplois ouvriers ont été supprimés à Trémery, dont 297 CDI, ainsi que 114 emplois d'ETAM et 11 emplois de cadres. L'usine compte aujourd'hui 4 000 travailleurs, qui fabriquent des moteurs pour tout le groupe PSA mais aussi pour BMW ou Ford, alors qu'elle en comptait plus de 5 000 il y a près de dix ans.
Par contre, à moins nombreux, ils produisent toujours plus. Selon le journal L'Usine nouvelle, la production globale de Trémery atteindra 1,4 million de moteurs cette année (contre 1,327 l'an dernier), mais elle grimpera à 1,56 million en 2012 et 1,65 million en 2013. Soit une hausse prévue de 18 % ! Si les effectifs augmentaient d'autant -- ce qui serait bien normal -- cela nécessiterait l'embauche de plus de 700 personnes.
Cela ne sera pas le cas puisque le nouvel atelier, comme toute l'usine, est à l'heure du Lean (traduire « maigre ») management. Le bâtiment entier a été prévu pour le Lean. Tout y est standardisé, minuté, chronométré, réglementé... le moindre geste est calculé pour qu'il soit rentable pour la production.
Bref, du maigre pour les travailleurs afin que les actionnaires puissent se faire plus de gras.