Quand, récemment, le Sénat est passé à gauche, on a dit qu'il serait la vitrine de ce que le PS pourrait faire s'il revenait aux affaires. Deux récents amendements sur le logement indiquent qu'en ce domaine il n'entend pas se distinguer de la droite actuelle.

Une sénatrice PS, Nicole Bricq, vient en effet de proposer deux amendements sur le logement.

Le premier concerne la suppression de la taxation des loyers perçus par les propriétaires qui louent très cher des chambres de bonne. Certes cette taxation, récemment proposée par la droite et d'ailleurs votée par les députés socialistes, était insuffisante pour freiner la rapacité des propriétaires-bailleurs prêts à louer des placards au tarif d'un palace. Mais, en proposant de la supprimer, la sénatrice invite les propriétaires à continuer de charger la barque de leurs locataires. Apparemment, au PS, plus personne n'a l'idée de proposer de bloquer les loyers.

Cet amendement a évidemment mécontenté les organisations qui défendent les locataires et les mal-logés, le DAL comme la CNL. En revanche, il a été très bien reçu par... les agents immobiliers de la Fnaim. Les mêmes se sont également félicités d'un autre amendement de la sénatrice qui permettrait, s'il est adopté, de réintégrer le logement ancien dans le dispositif du prêt à taux zéro. Selon la CNL, mais aussi selon certains élus et des économistes du logement, un taux aussi favorable aurait surtout pour effet de faire flamber les prix du logement ancien, dans un secteur où déjà les prix ne cessent de s'envoler.

Certes, la sénatrice a assorti son amendement de la condition que le propriétaire fasse les travaux nécessaires, mais la Fnaim, qui appelle les autres sénateurs à soutenir cette proposition, demande aussi la suppression de la condition sur les travaux.

Ces deux amendements seront peut-être retoqués mais, dès maintenant, ils suggèrent que le PS, comme l'UMP d'ailleurs, reste plus préoccupé du sort des propriétaires que de celui des locataires et des mal-logés.