Hôpital Saint-Antoine -- Paris : La coupe déborde07/12/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2262.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Saint-Antoine -- Paris : La coupe déborde

Depuis deux semaines, le département d'hématologie, qui compte 120 personnes réparties sur plusieurs services, est en ébullition à l'hôpital Saint-Antoine (Assistance publique - Hôpitaux de Paris). C'est le non-renouvellement du contrat d'un de nos collègues coursiers qui est à l'origine de la mobilisation.

D'autant plus qu'une réorganisation des services est annoncée. On peut parier que l'objectif est de supprimer encore des postes, alors qu'au contraire il est urgent d'embaucher. Et il est clair pour tout le monde que, derrière les contrats précaires, des suppressions de postes se profilent. C'est pourquoi le personnel exige dans un premier temps, en plus du maintien du coursier, la titularisation de trois aides-soignantes du service actuellement en CDD.

Dans un des deux services d'hématologie ainsi qu'aux consultations et à l'hôpital de jour, infirmières, aides-soignantes, secrétaire hospitalière, quelle que soit l'équipe, sont toutes mobilisées pour faire reculer la direction. La première semaine, c'est à une quarantaine qu'elles ont déboulé dans ses bureaux, manifesté bruyamment dans l'hôpital, multiplié les rassemblements et fait tourner une pétition. D'autres rencontres avec la hiérarchie, plus ou moins houleuses, se sont succédé. La direction s'est seulement engagée oralement à stagiairiser les collègues aides-soignantes, mais rien pour le coursier.

C'est pourquoi une assemblée générale a décidé la grève, à partir du mercredi 30 novembre. Même la cadre s'est déclarée gréviste ! La direction s'est empressée d'assigner à leur poste la quasi-totalité des grévistes, ce qui les a conduits à trouver d'autres moyens d'exprimer leur ras-le-bol et leur détermination. Les premiers jours, elles ont refusé d'effectuer certaines tâches et ont toutes accroché sur leur blouse des pancartes les signalant comme grévistes. Chaque jour, au moment du changement d'équipes, elles se retrouvent pour faire le point, revoter la grève, décider d'actions et notamment de s'adresser à tout le personnel de l'hôpital, qui connaît les mêmes difficultés causées par le manque d'effectif.

Beaucoup restent en dehors de leurs heures de travail ou même reviennent sur leurs jours de repos pour assister aux rassemblements, qui comptent de vingt à trente personnes, faire le tour des autres services en distribuant un tract, ou encore pour faire des prises de parole au self et manifester dans l'hôpital. Plusieurs centaines d'affiches ont aussi été collées dans l'hôpital. La direction s'empresse de les faire enlever mais, à ce petit jeu, elle n'est pas gagnante.

Pour l'instant, la direction ne lâche rien et semble en faire une question de principe. Mais le moral reste bon, et les idées fleurissent pour continuer à se faire entendre et pour la faire reculer !

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