Durobor (Belgique) : En lutte contre les licenciements07/12/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2262.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Durobor (Belgique) : En lutte contre les licenciements

Les 380 salariés de la gobeleterie Durobor, située à Soignies à 40 km de Bruxelles, ont appris jeudi 17 novembre l'intention de leur direction de se déclarer en faillite. Immédiatement, ils se sont mis en grève.

Cette très ancienne entreprise, qui fabrique des verres décorés pour les bars et les restaurants, va mal. Elle dépend depuis des mois des subsides versés par le gouvernement wallon, et les pouvoirs publics ont pendant longtemps été le principal, pour ne pas dire le seul actionnaire. Le patron actuel, devenu actionnaire principal en 2005 par la grâce de la Région wallonne au terme d'une opération opaque, a laissé les investissements à la charge de la Sogepa, un organisme gouvernemental.

Le patron et ses directeurs ont joué aux industriels sur le dos des ouvriers, économisant sur les salaires, organisant un chômage économique chronique, reportant les investissements nécessaires dans les fours en fin de vie, comprimant les effectifs de pompiers, les services d'entretien... Rien que ces derniers mois, plusieurs incendies sérieux ont éclaté dans l'usine et les deux fours ont percé tour à tour.

Ce dépôt de bilan est en réalité une décision du gouvernement wallon à majorité socialiste. Il s'agit de faire pression sur les travailleurs pour qu'ils acceptent les conditions de Décover, un holding belgo-hollandais intéressé par une partie de l'entreprise et peut-être 180 à 200 salariés.

Le dépôt de bilan entraînerait l'annulation de l'ancienneté, ce qui pour beaucoup d'ouvriers, qui sont là depuis dix ou vingt ans, entraînerait la perte de plusieurs centaines d'euros mensuels. Cela entraînerait aussi la suppression des chèques repas, des primes, de jours de congés. Ce serait au total une perte de plusieurs milliers d'euros par travailleur, avec une charge de travail largement augmentée. Quand à ceux qui se retrouveraient au chômage, ils n'auraient aucune garantie d'indemnité ni de possibilité de départ en préretraite.

En 2005, la Région wallonne et son ministre de l'Économie PS se présentaient comme « les sauveurs de Durobor ». Ils ont surtout donné la possibilité à quelques petits capitalistes charognards de s'enrichir sur les restes de Durobor. Et maintenant les mêmes ministres voudraient contribuer à fournir une main-d'oeuvre encore moins chère au repreneur suivant, en enfonçant les travailleurs. Alors, ceux-ci sont en lutte pour leur droit de vivre, c'est-à-dire à avoir un travail et un salaire décents.

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