Bâtiment : Les patrons suppriment des milliers d'emplois alors que les besoins de logements sont criants07/12/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2262.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Bâtiment : Les patrons suppriment des milliers d'emplois alors que les besoins de logements sont criants

Le secteur du bâtiment emploie actuellement 1,17 million de salariés et 80 000 intérimaires. La Fédération française du bâtiment (FFB), syndicat patronal, prévoit 35 000 emplois supprimés en 2012, dont les deux tiers d'intérimaires.

Se fondant sur une prévision de croissance de 1,2 % en 2012, la FFB réduit de moitié sa prévision d'il y a deux mois. Le gel des décisions de travaux a commencé, explique la FFB, avec l'annonce des restrictions budgétaires par le Premier ministre Fillon.

Pour ces représentants patronaux, la récession annoncée devrait, cela ne fait pas un pli pour eux, s'accompagner de suppressions massives d'effectifs chiffrées à l'avance, en commençant par les précaires.

Mais pour quelle raison les travailleurs devraient-ils être sacrifiés, les uns en supportant des conditions de travail pénibles, les autres en étant réduits au chômage ? Quand on parle du bâtiment, on pense à la myriade de petites entreprises, parmi lesquelles beaucoup ont moins de dix salariés et dont certaines rencontrent des difficultés réelles. Mais il y a aussi les grandes, qui chapeautent souvent les petites. Cela nécessiterait que les travailleurs et la population concernée par la cherté des logements contrôlent les comptes de l'ensemble du secteur, pour y regarder de plus près. Car les bénéfices accumulés par la plus importante société du BTP, Bouygues, lui ont permis d'acquérir, entre autres parmi ses concurrents, Colas (la réfection des routes), de se diversifier en pénétrant un marché profitable (les télécoms) et de s'offrir TF1 et Alstom. Entre 2008 et 2010, une récession du secteur du bâtiment s'était déjà traduite par 40 000 emplois en moins, mais Bouygues était malgré tout resté bénéficiaire, ses résultats dépassant un milliard d'euros chaque année. Il enregistre, il est vrai, une baisse de 14 % pour les neuf premiers mois de 2011, mais les bénéfices se montent quand même à 794 millions d'euros.

Au lieu d'alimenter la richesse des actionnaires et la spéculation financière, cet argent serait bien plus utile pour ajuster les salaires à la hausse du coût de la vie et pour au moins maintenir les emplois dans le secteur. Et, étant donné le manque criant de logements, ce n'est pas moins d'emplois mais au contraire de l'embauche qui serait nécessaire.

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