Arkema - Saint-Fons (Rhône) : La cession du pôle vinylique Les travailleurs manifestent leur colère d'être « vendus »07/12/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2262.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Arkema - Saint-Fons (Rhône) : La cession du pôle vinylique Les travailleurs manifestent leur colère d'être « vendus »

Lundi 5 décembre, la direction d'Arkema devait annoncer officiellement, en Comité central d'entreprise, la cession de son pôle vinylique au groupe Klesch. Déjà, en l'apprenant le 23 novembre, plusieurs des huit usines françaises de ce pôle s'étaient mises spontanément en grève, grève qui a duré plusieurs jours.

Et le 5 décembre ce sont les salariés de toutes les usines Arkema du pays qui étaient appelés à faire grève et à venir manifester devant le siège de l'entreprise à Colombes, en région parisienne, à la fois contre la cession et pour les salaires, les négociations salariales devant s'engager le lendemain.

Ils se sont retrouvés 750, venus en cars ou avec le TGV spécial parti du midi et prenant en route les travailleurs de la vallée du Rhône. Environ le tiers venaient de la région lyonnaise. La direction avait fait mobiliser deux compagnies de CRS, de peur que les manifestants ne pénètrent dans le siège. Mais les travailleurs en colère ont réagi plus vite que ceux-ci et les portes de l'immeuble ne leur ont pas résisté longtemps. Seuls les gaz lacrymogènes les ont fait ressortir, non sans avoir laissé des traces de leur passage.

La cause de la colère est le fait que le pôle vinylique avec ses 2 630 salariés, dont 1 780 en France, est donné gratuitement, avec en plus une trésorerie positive de cent millions d'euros, à un financier, un « Tapie », comme disent les travailleurs d'Arkema. En effet, c'est Klesch qui avait racheté les chaussures Myrys, avant de démanteler les usines et de supprimer plusieurs centaines d'emplois. Et c'est le même Klesch qui, dans une usine d'aluminium aux Pays-Bas, a voulu baisser les salaires de 17 % après avoir supprimé 140 emplois. En fait, beaucoup pensent qu'Arkema veut lui sous-traiter un plan social.

Des assemblées générales se sont tenues dans toutes les usines mardi 6 décembre. À Saint-Fons, dont les 280 salariés sont concernés par la cession, ils ont décidé de ne pas reconduire la grève, mais prévoient d'autres actions. Les travailleurs ont bien des raisons d'être inquiets et en colère, d'autant que la direction des ressources humaines de Saint-Fons s'est permis de traiter les manifestants de « terroristes » en raison de leurs réactions violentes lors de la manifestation. Mais les terroristes ne sont-ils pas plutôt ceux qui organisent la précarité de l'emploi, sans se soucier de l'avenir des salariés et de leurs familles ?

Partager