Sarkozy et le droit de vote des immigrés : Le droit d'être exploités, licenciés...30/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2261.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sarkozy et le droit de vote des immigrés : Le droit d'être exploités, licenciés...

Sarkozy est revenu sur ses déclarations de 2005 concernant le vote des immigrés. À cette époque, avant qu'il soit président, il trouvait « normal qu'un immigré en situation régulière, qui paie des impôts et réside depuis au moins dix ans en France, puisse voter aux élections municipales ».

Mais le 23 novembre, devant les maires réunis à l'Élysée, changement de discours : « Une telle proposition serait hasardeuse » et, si les étrangers veulent voter... ils n'ont qu'à être français ! C'est d'une logique imparable. Mais c'est un tel saut d'obstacles pour obtenir la nationalité française que même ceux qui le souhaitent ne les franchissent pas tous.

Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur, a fait de la surenchère xénophobe dimanche 27 novembre, en agitant un épouvantail de sa fabrication. Si on permet aux immigrés de voter aux élections locales, on risque alors d'avoir des élus et même des maires étrangers dans plusieurs communes de départements populaires, comme la Seine-Saint-Denis.

Et pourquoi pas ? En quoi des élus immigrés, mais qui vivent en France depuis des années, contribuant par leur travail à créer des richesses, et qui paient des impôts, seraient-ils moins aptes à administrer leur commune qu'un notable ou un politicien parachuté dans une ville pour faire croire qu'il est proche des gens en ayant un ancrage local ? Et cela ne concerne pas uniquement les élections locales. On fait bien voter les Français de l'étranger, qui ne travaillent pas en France, n'y paient pas leurs impôts et ne reviennent au pays qu'occasionnellement, et ils ont même droit à plus de députés qu'avant.

Les habitants de l'Union européenne ont le droit de voter et d'être élus aux élections municipales et européennes, et même les plus réactionnaires n'y trouvent rien à redire. Mais les immigrés venus d'Afrique ou d'Asie, qui sont en majorité des travailleurs, au bas de l'échelle des salaires, ne devraient pas avoir ce droit ? Cela entre en compte certainement dans les calculs de la droite gouvernementale qui craint, et avec raison, que leurs votes lui fassent perdre des postes. Mais surtout, en cette période de crise qui favorise un repli nationaliste, elle a trouvé un créneau qu'elle compte exploiter jusqu'au bout.

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