Restos du coeur : Avec la crise, la fréquentation augmente30/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2261.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Restos du coeur : Avec la crise, la fréquentation augmente

Le 28 novembre, les Restos du coeur ont lancé leur 27e campagne d'hiver, en présence entre autres de Bruno Lemaire, ministre de l'Agriculture, et de Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités.

Créée en 1985, cette association qui devait être éphémère a vu croître le nombre de ses bénéficiaires, en particulier ces trois dernières années, où la fréquentation a augmenté de 25 %. En 2010-2011, les Restos ont accueilli 860 000 personnes et servi 109 millions de repas, six millions de plus que la saison précédente. Cette année, les responsables de l'association s'attendent à une fréquentation encore plus importante et 60 000 bénévoles vont se mobiliser, 2 000 de plus que l'an dernier.

Au président des Restos qui annonçait que son association allait se saisir de la campagne présidentielle « pour faire passer le message de ceux que l'on n'écoute pas », le ministre de l'Agriculture Bruno Lemaire a cru bon de répondre que la lutte contre la misère était « une obligation de tous les jours », pas un axe de campagne.

Une obligation pour qui ? Pas pour le gouvernement qui renfloue les banquiers, allège les charges et les impôts des plus riches, a l'air de déplorer les licenciements mais ne s'y oppose pas, et qui entame une campagne contre les prétendus fraudeurs aux allocations, bref qui contribue à l'accroissement de la misère. Sans parler de la baisse des subventions aux associations ni des propositions réitérées de certains députés pour « raboter » la déduction fiscale pour les dons faits à ces associations.

De plus en plus, la lutte contre la pauvreté est abandonnée au bénévolat et à la générosité publique, et si le Programme européen d'aide aux démunis a été prolongé, c'est pour deux ans seulement.

La mode est à la dénonciation de « l'assistanat » mais, tant que les gouvernements, quelle que soit leur couleur politique, continueront à assister le grand patronat, comme ils l'ont fait depuis des années, il manquera non seulement des fonds pour les prestations sociales mais aussi la seule chose qui pourrait faire reculer la misère : conserver aux travailleurs leur salaire et leur emploi.

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