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Renault -- Sandouville (Seine-Maritime) : Les mensonges de la direction dévoilés
Fin 2008, lors d'une visite mouvementée de Sarkozy sur le site Renault de Sandouville, alors touché par un plan de suppressions d'emplois, celui-ci avait promis que l'usine construirait un véhicule utilitaire, ce qui devait garantir le maintien du site et des emplois.
Après que la direction a supprimé à l'époque 1 300 emplois, la CGT et de nombreux travailleurs qui gardaient leur poste n'étaient pas du tout rassurés, pensant que, si les remplaçantes de la Laguna et de l'Espace n'étaient plus construites à Sandouville, on pouvait craindre que la direction programme de nouvelles et nombreuses suppressions d'emplois, la production d'un unique véhicule, en l'occurrence le Trafic, n'étant pas suffisante pour que tous les salariés aient un travail. Mercredi 23 novembre, lors d'une conférence de presse, la CGT de l'usine a révélé des éléments chiffrés figurant dans un document interne présenté aux actionnaires lors d'un Comité de stratégie industrielle qui s'est tenu à la fin du mois de septembre 2010... il y a maintenant plus d'un an. Ce document prévoit la suppression de près de 1 100 postes d'ici 2015 à l'usine de Sandouville.
Le mensonge étant une donnée patronale, Carlos Ghosn continuait encore il y a quelques mois de dire, avec l'aplomb qui le caractérise : « La stratégie industrielle de Renault ne prévoit pas de fermeture de sites, pas de plans sociaux, ni de plans de départs collectifs. À Sandouville, c'est du travail pour tous. Une garantie d'emploi à 100 %. » La direction de Renault Sandouville ainsi que Carlos Tavares (le numéro 2 de Renault) parlent toujours d'une production de 100 000 Trafic, alors que dans le document cité il est écrit noir sur blanc que seulement 70 000 devraient y être construits.
Sur les 2 450 travailleurs que compte Renault Sandouville, 400 départs d'ouvriers ayant exercé une activité pénible sont prévus. Mais pour beaucoup il est évident que ces départs ne seront pas jugés suffisants par la direction. Ils s'attendent donc à d'autres attaques sévères, sans croire un instant au discours rassurant des dirigeants.
L'attitude de la direction de Renault est similaire à celle de la direction de PSA qui, elle aussi, a voulu tenir secrète une décision prévoyant la fermeture de trois usines. Tout comme cela s'est fait à Peugeot-Citroën, la CGT de Renault Sandouville a eu raison de dévoiler au grand jour les plans de la direction.
Les patrons se projettent dans l'avenir, prévoient des licenciements, des suppressions d'emplois pour maintenir les profits. Les travailleurs doivent eux aussi connaître tout ce qui peut les concerner, afin de pouvoir organiser au mieux la riposte.