Mardi 29 novembre, l'entreprise Petitjean de Saint-André, dans l'agglomération troyenne, a déposé son bilan auprès du tribunal de commerce de Troyes. Le groupe italien Technopali prétend avoir des dizaines de millions de dettes, ne plus pouvoir payer les fournisseurs et les salaires de novembre, et être obligé de vendre l'usine. Ce n'est pas la première fois.

Avec 530 salariés, l'usine produit candélabres et grands mâts pour l'éclairage. Cette annonce a été précédée en juillet par des tractations qui avaient abouti à un accord avec les banques. Depuis, les finances de l'entreprise se seraient encore dégradées. Puis il y a eu le renvoi de la plupart des 150 intérimaires. Une fin de contrat brutale, en réalité une vague de licenciements préfigurant celle envisagée lors de la vente de l'usine de Saint-André. De plus, les horaires (modulables) sont tombés à 23 heures par semaine dans plusieurs secteurs.

Cela fait des années que les centaines de salariés débrayent et manifestent chaque fois que les actionnaires envisagent restructuration ou vente et tentent à chaque fois de réduire les effectifs.

Les décisions successives de la direction semblent incohérentes et sont forcément inquiétantes. Il faudrait, selon elle, ne pas réagir pour ne pas effaroucher les quelques acheteurs qu'aurait trouvés Technopali. Elle n'a démenti qu'une seule information, en précisant que les salaires de novembre seraient bien versés (ce qui est bien la moindre des choses), mais avec deux ou trois jours de retard.

Pour imposer le paiement rapide des salaires, le maintien des emplois et obtenir toutes les informations sur ce qui se prépare, les ouvriers seront certainement nombreux à manifester, jeudi 1er décembre, devant le tribunal de commerce de Troyes, lorsqu'il rendra son jugement de redressement judiciaire pour les six mois à venir ou d'une liquidation judiciaire immédiate.

Les profits de Petitjean, qu'ont accumulés Technopali et tous les propriétaires successifs, devraient servir à maintenir salaires et emplois à Saint-André.