L'Insee et le patrimoine des Français : Le fossé entre riches et pauvres s'approfondit30/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2261.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L'Insee et le patrimoine des Français : Le fossé entre riches et pauvres s'approfondit

L'Insee, l'institut gouvernemental chargé des statistiques, publie dans son étude sur le « patrimoine des Français en 2010 » des chiffres édifiants sur les inégalités entre les riches et les pauvres.

« Les 10 % de ménages les mieux dotés en patrimoine possèdent au minimum 552 300 euros d'actifs chacun, alors que les 10 % les plus modestes en termes de patrimoine détiennent au maximum 2 700 euros chacun, soit 205 fois moins. »

Autre exemple concernant les très riches : « Les 1 % des ménages les plus riches en termes de patrimoine détiennent chacun plus de 1,9 million d'euros d'avoirs [soit 17 % du patrimoine total]. À l'opposé, les 10 % de ménages les moins dotés détiennent chacun moins de 2 700 euros de patrimoine et collectivement moins de 0,1 % de la masse totale. »

Tous les chiffres cités vont dans le même sens et confirment, même si ce n'est pas une révélation, que le fossé entre riches et pauvres ne fait que s'accroître : « En 2010, le patrimoine moyen détenu par les 10 % des ménages les mieux dotés est 35 fois plus élevé que celui détenu par les 50 % de ménages les moins dotés. Ce rapport était de 32 en 2004. »

L'Insee ne s'avance pas trop dans le domaine du pourquoi, sauf pour noter que les héritages ont une part prépondérante dans la constitution des patrimoines des plus riches.

En fait, l'accroissement de ce fossé entre riches et pauvres s'est fait des deux côtés. Ces dernières années, la situation économique générale, le poids du chômage, le blocage des salaires, la baisse relative de quasiment tous les revenus des classes populaires, la hausse des impôts sous toutes ses formes, ont contribué à diminuer les ressources des plus pauvres. Pas seulement relativement, mais souvent de manière absolue.

Et de l'autre côté les plus riches se sont enrichis. Grâce à l'envolée des prix de l'immobilier, bien sûr, ou encore grâce aux dividendes de placements financiers. Les choix gouvernementaux de ces dernières années ont aussi largement contribué à rendre la frange la plus riche encore plus riche : le bouclier fiscal, la diminution de l'impôt sur la fortune, l'abaissement des droits de succession et de donation pour les plus aisés, le maintien de niches fiscales très lucratives, ont été dans ce sens.

Bien sûr, la réalité ne peut apparaître entièrement dans tous ces chiffres qui, parce qu'ils sont des moyennes, éliminent les cas les plus dramatiques. Mais, telles quelles, ces statistiques sont terriblement accusatrices.

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