La campagne présidentielle : Hollande lorgne déjà vers la droite30/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2261.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La campagne présidentielle : Hollande lorgne déjà vers la droite

La cohorte des politologues brevetés et autres cartomanciennes de la politique vient de découvrir que François Hollande prenait ses distances avec le projet voté par tous les socialistes, y compris Hollande lui-même. Ils font le constat qu'il réoriente ses choix, multipliant les oeillades vers sa droite.

Étaient-ils sourds, aveugles, absents, ces grands spécialistes, quand Hollande déclarait, bien avant les primaires, qu'il ne se sentirait nullement engagé par ce projet s'il était choisi comme candidat ? N'ont-ils aucun souvenir du règne de Mitterrand et, plus proche de nous, du mandat de Jospin à la tête du gouvernement, qui avaient tourné le dos à la quasi-totalité de leurs engagements de campagne, surtout ceux qui promettaient une petite amélioration du sort des classes populaires ?

Aujourd'hui les choses se déroulent selon ce même scénario, sauf que cette fois les retournements, qui se produisaient le plus souvent dans les premiers mois suivant l'élection, ont lieu moins de cinq mois avant le scrutin.

Rarement la maxime qui dit que « les promesses n'engagent que ceux qui y croient » ne s'est aussi bien vérifiée.

Les écologistes viennent d'en faire l'amère expérience. L'encre de leur accord avec la direction du PS était à peine sèche que Hollande a clamé qu'il n'était pas engagé par sa signature. Les dirigeants écologistes crient après coup à la forfaiture. Dans cette querelle de boutiquiers, l'hypocrisie est partagée. Les écologistes, qui ne sont pas les perdreaux de l'année en ce qui concerne la magouille politicienne, étaient largement avertis des termes de ce marchandage, qui mettait en balance quelques dizaines de fauteuils de députés avec les objectifs autour desquels ils militaient. Ils ont choisi, sans ignorer que le PS ne respecterait pas l'accord, tout comme ils sont prêts eux-mêmes à brader leur programme.

Mais, à tout prendre, cet épisode de la vie politicienne peut servir à faire la démonstration large et publique que ce que proposent le PS et Europe Écologie Les Verts n'a absolument rien à voir avec ce qu'ils avancent comme thèmes de campagne. En notant toutefois que le spectacle qu'ils nous offrent a son pendant à droite, où les accrochages sont tout aussi nombreux et agressifs que ceux de cette gauche dont la préoccupation principale est de récupérer des postes confortables.

Ces querelles apparaissent encore plus dérisoires dans cette période marquée par une crise qui s'approfondit de jour en jour. On sait que, quoi qu'en disent les candidats qui seront élus, ils n'auront d'autre préoccupation que de faire payer la crise aux classes populaires. Et la droite et le PS préparent déjà l'opinion à cette perspective.

Dans ces conditions, le seul objectif sérieux pour le monde du travail est de se préparer à la riposte contre les plans d'austérité qui vont se mettre en place, sans se laisser abuser par le leurre que constituent les élections prochaines.

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