Hutchinson -- Châlette-sur-Loing (Loiret) : Ce n'est pas la crise pour leurs profits30/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2261.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hutchinson -- Châlette-sur-Loing (Loiret) : Ce n'est pas la crise pour leurs profits

La région de Montargis est directement touchée par les annonces de licenciements à Peugeot, car il s'y trouve plusieurs usines sous-traitantes de l'automobile. Parmi elles, Hutchinson, une usine de 1 300 personnes, fabrique les joints de portière et les durites pour Peugeot, Renault, Fiat. Les travailleurs de l'usine sont d'autant plus inquiets que la crise a durement frappé les autres sous-traitants.

Il y a aussi ThyssenKrupp, fabricant des bas de caisse principalement pour Peugeot, qui en deux ans a mis à la rue ses 600 ouvriers. Ils se retrouvent pour la plupart sans emploi, ou avec des missions d'intérim. Il y a encore Faurecia, usine de 500 personnes qui fabrique l'armature des sièges de voitures, également pour Peugeot et Renault, et qui impose des semaines de chômage depuis octobre. Les salaires, déjà très bas dans cette usine, ont été amputés de 200 à 300 euros.

À Hutchinson, l'annonce par la direction, fin octobre, de l'envoi de machines en Pologne, avec la suppression de douze postes dans le département Étanchéité, a répandu l'inquiétude et la colère.

Depuis des années les cadences n'ont fait qu'augmenter et, aux ouvriers qui n'ont plus la force de suivre, la direction propose des licenciements déguisés. Elle se débarrasse chaque année de plus de cent travailleurs qu'elle juge inaptes ou trop vieux et maintient dans la précarité près de deux cents intérimaires dont elle se sert comme variable d'ajustement. Ainsi Hutchinson n'a pas eu pour l'instant besoin de plan de licenciements pour diminuer les effectifs et augmenter la productivité, qu'elle accroît avec le travail du samedi.

Depuis plusieurs semaines, les discussions entre les travailleurs vont bon train, Après l'abattement et l'inquiétude, certains, de plus en plus nombreux, sont prêts à réagir, pensant qu'il ne faut pas laisser faire les projets du patron. Ainsi, mercredi 23 novembre, près de deux cents travailleurs se sont retrouvés en assemblée pour discuter de tout cela. Ils ont prévu de se retrouver le jeudi 1er décembre pour une chaîne humaine autour de l'usine, en invitant la population à y participer.

Est-ce le début d'une mobilisation ? Ce sera en tous les cas l'occasion d'exprimer le mécontentement sur l'emploi, mais aussi sur les salaires.

Hutchinson ne propose pour l'instant que 1,2 % d'augmentation de salaire. Pour beaucoup, cela fait à peine 20 euros. Quand on sait que Hutchinson SNC fait des millions d'euros de bénéfices, il y a de quoi se mettre en colère et réclamer son dû.

Partager