Le gouvernement fait tout un foin sur la question des RTT que les médecins hospitaliers ne peuvent pas prendre. Cela afin de s'en prendre aux 35 heures, ce qui plaît à son électorat, et aussi pour masquer le manque croissant d'effectifs dans toutes les catégories de personnel de l'hôpital public.

Ainsi, au CHU de Rouen, on jongle avec les sous-effectifs : on nous rappelle pour venir travailler alors que nous sommes en repos ou en RTT, les plannings changent tout le temps, ce qui aggrave des conditions de travail déjà difficiles. Et en cette fin d'année on compte une moyenne de deux RTT et trois congés annuels non pris par agent.

Pour pallier un peu le manque de personnel, la direction pousse aux heures supplémentaires : en dix mois, on comptabilise déjà 66 000 heures supplémentaires payées, et il en reste à venir. Un rapide calcul montre que, en année pleine, cela représente pas loin d'une centaine de postes !

Dans ces conditions, il ne faut pas s'étonner que, le personnel étant au bout du rouleau, on en arrive à une moyenne de 12,7 % d'arrêts maladie tout au long de l'année : il manque ainsi 750 agents chaque jour à l'hôpital. Et le gouvernement voudrait faire croire aux patients et à l'opinion publique que c'est la faute... aux 35 heures, alors que c'est lui le responsable, qui réduit sans cesse les moyens de la santé publique.