Arkema - Saint-Fons (Rhône) : La direction brade son pôle vinyle, les actions montent30/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2261.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Arkema - Saint-Fons (Rhône) : La direction brade son pôle vinyle, les actions montent

Mercredi 25 novembre, la direction d'Arkema a annoncé la cession de son pôle vinylique au groupe suisse Klesch pour zéro euro. Arkema offre à Klesch 252 millions d'euros d'actifs, 170 millions de fonds de roulement et une trésorerie positive de 96 millions : un beau cadeau !

Le pôle vinylique (PVC, chlore, soude), c'est vingt-deux usines et 2 630 salariés dans le monde, dont huit usines et 1 780 salariés en France, parmi lesquelles, dans la région lyonnaise, les usines de Saint-Fons (280 salariés) et Balan. Arkema considère cette activité comme non rentable, bien qu'elle ait réalisé plus d'un milliard de chiffre d'affaires l'année dernière. En tout cas les affaires d'Arkema vont bien puisque le groupe annonçait, la même semaine que la cession du pôle vinylique, l'achat pour 270 millions d'euros de deux usines en Asie. Et les patrons osent dire qu'ils perdent de l'argent avec le travail des ouvriers !

Immédiatement, le cours boursier d'Arkema a augmenté de 20 % en quelques jours. Mais quand les spéculateurs sont contents, les salariés ont toutes raisons d'être inquiets. C'est pourquoi les travailleurs d'Arkema se sont mis spontanément en grève, à Saint-Fons, dès l'annonce de cette cession, craignant à juste titre des réorganisations futures et des fermetures de sites.

Lundi 28 novembre la grève continuait et, à l'occasion de la venue d'Otto Taken, futur patron du groupe, plus de 200 salariés se sont rassemblés devant le site de Saint-Fons à l'appel de la CGT, pour dénoncer la cession. Des délégations étaient venues des différentes usines Arkema de la région, et d'autres travailleurs de la chimie ont apporté leur soutien. Tous sont conscients que ce sont les emplois qui sont menacés, et aujourd'hui, quand on perd son emploi, il est bien difficile de retrouver du travail. Et pour ceux qui en retrouvent, à quel prix ?

Comme toujours, les salariés ont été les derniers informés : dans le secret des conseils d'administration, la direction préparait ses projets depuis deux ans, sans que les travailleurs aient eu leur mot à dire ni qu'ils sachent ce qui les attend réellement. S'ils avaient pu les connaître plus tôt, ils auraient été en meilleure situation pour préparer leur riposte. Mais, quoi qu'il en soit, d'autres actions sont prévues, car ils ne sont pas prêts à accepter d'être vendus avec l'usine sans réagir.

Partager