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Dans les entreprises
Pompes funèbres générales : Les salariés en lutte pour leur mutuelle
Le 31 octobre dernier, des centaines de travailleurs des Pompes funèbres générales, propriété du groupe privé Omnium de gestion et de financement (OGF), ont fait une journée de grève à l'appel du syndicat FO dans tout le pays.
Dans cette entreprise qui fait pourtant un chiffre d'affaires quotidien de 1,5 million d'euros, la politique sociale est au ras des pâquerettes. Un chauffeur-porteur y gagne entre 900 et 1 100 euros par mois, son salaire variant en fonction des permanences de nuit et des astreintes effectuées. Un conseiller funéraire touche, après vingt et un ans d'ancienneté, un salaire de 1 336,78 euros, primes comprises.
Cela s'accompagne de conditions de travail dégradées, de suppressions d'effectifs et de la recherche d'économies à tout prix. Par exemple, à Valenciennes, la direction ne veut plus payer le nettoyage des costumes de travail ! Et pour couronner le tout la direction a osé annoncer une augmentation générale des salaires de... 0 % pour 2011 et 1 % à la tête du client !
Mais ce qui a fait exploser la colère des salariés, c'est la menace de perdre leur mutuelle. Avec la nouvelle taxe Fillon sur les mutuelles, qui va atteindre 7 %, ces dernières dénoncent les contrats et les renégocient à la hausse. Mais le groupe OGF entend faire supporter entièrement aux travailleurs qui n'ont pas d'augmentation de salaire la majoration de cotisation.
La direction cherche à placer le personnel devant le choix de payer plus ou de perdre la mutuelle collective, ce qui ne laisserait plus que l'adhésion individuelle. Mais pour conserver les mêmes garanties, la cotisation varierait entre 120 et 180 euros par mois, ce qui est impossible pour les plus bas salaires qui se retrouveraient en situation de ne plus pouvoir se soigner. Voilà où mènent les plans d'austérité de Sarkozy-Fillon et du patronat réunis !
Déjà, lors de la précédente négociation du contrat de la mutuelle, le délai de carence pour le paiement des salaires en cas d'arrêt maladie avait été augmenté à sept jours (trois jours non payés et quatre jours payés à 50 % par la Sécurité sociale, sans compensation de la direction). Cela a eu pour conséquence que beaucoup de salariés du groupe, quand ils sont malades, viennent travailler pour éviter une telle perte de salaire.
Après cette première journée d'action, la direction OGF s'est dite prête à faire un geste. Une nouvelle journée de grève est néanmoins prévue pour le 14 novembre. Elle devra être suivie massivement pour obliger la direction à prendre à sa charge la hausse de la mutuelle, d'autant plus qu'elle en a les moyens.