« Nous habitons à La Courneuve et prenons le RER B pour aller travailler. Depuis début octobre, on nous a annoncé qu'une rame sur cinq était supprimée, soi-disant pour les remettre en état. Et la galère a commencé : retards de rames, trains bondés, attentes interminables avant qu'un train ne s'arrête.

En effet les trains ne s'arrêtent pas partout et dans certaines gares, comme La Courneuve, un train supprimé en journée équivaut à une demi-heure d'attente, si tout va bien par ailleurs.

Le 20 octobre, coup de théâtre à la gare du Nord, l'une des plus grandes gares desservant la banlieue parisienne : en revenant du travail, nous étions accueillis sur les quais par la police qui essayait de contenir les usagers mécontents. Plus aucune rame. Les panneaux affichaient : « Plus de RER par manque de conducteurs. » Cela a même été annoncé ainsi sur France Info, conseillant un autre moyen de transport pour le lendemain.

Les jours suivants, il y avait quelques trains qui s'arrêtaient des quarts d'heure entiers entre les stations. Nous nous regardions excédés, fatigués, inquiets, qui pour ses enfants, qui pour son travail, qui pour sa santé, et tous humiliés d'être traités de la sorte. Cela a duré une semaine. Après, ça allait un peu mieux. Mais encore dimanche après-midi 6 novembre, le seul jour où on peut sortir un peu, on ne pouvait pas monter dans les rames à cause de l'entassement : la SNCF avait remplacé les trains longs habituels par des trains courts ! »

J et M. V. - La Courneuve (Seine-Saint-Denis)