L'accueil d'urgence Baltet, géré par le centre municipal d'action sociale de la ville de Troyes, risque d'être fermé à la fin de l'année. Il permet d'accueillir quinze personnes. Il peut s'agir de SDF, de gens de passage, de demandeurs d'asile et, parmi eux, parfois de familles avec des enfants en bas âge, mais aussi de travailleurs victimes d'expulsion de leur logement, du chômage ou bien de jeunes dans la galère.

Dans l'Aube, quand ces personnes sans abri appellent le numéro d'urgence 115, elles sont la plupart du temps dirigées vers l'abri de nuit Baltet, avant d'être orientées vers des centres d'hébergement et de réinsertion sociale, sur des places dites de stabilisation. Des travailleurs sociaux les accompagnent pour favoriser leur insertion, arrivant parfois à leur retrouver un logement. Cela peut prendre du temps et nécessite quelques moyens.

Or, une loi récente réduit le financement de places d'hébergement d'urgence, le gouvernement prétendant en contrepartie défendre le « principe du logement d'abord ». Et comme il n'y a pas de « logements d'abord », les plus démunis se retrouvent sans rien.

C'est là un véritable gâchis pour les personnes qui bénéficiaient jusqu'à présent de l'abri Baltet mais aussi pour les onze salariés, qui devraient être reversés dans d'autres services municipaux. François Baroin, ministre des Finances et maire de Troyes, applique avec zèle les mesures gouvernementales les plus dures envers la population la plus pauvre. En tant que ministre de l'Industrie, il distribue ces « économies » sous forme d'aides au patronat.