Japon : Tepco fait payer la population09/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/11/une2258.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Japon : Tepco fait payer la population

Tepco est l'entreprise d'électricité japonaise qui possède la centrale nucléaire de Fukushima, laquelle avait subi une explosion et de graves avaries suite au tsunami du printemps dernier. Tepco avait délibérément économisé sur l'entretien et les mesures de sécurité indispensables dans une centrale nucléaire, afin de garantir de meilleurs profits à ses actionnaires. L'État avait fermé les yeux sur ces économies. Cette incurie, ce sont d'abord les travailleurs et les secouristes qui sont intervenus dans la centrale, mais aussi les habitants de la région, et peut-être au-delà, qui en supporteront les conséquences.

Mais à ce scandale s'en ajoute un autre. L'entreprise affiche des pertes considérables depuis la catastrophe. Quelques semaines seulement après celle-ci, la direction a décidé des baisses de salaire pour l'ensemble des salariés. Mais comme cela ne suffit pas, Tepco qui, comme toute entreprise capitaliste en difficulté, ne veut surtout pas mettre à contribution ses actionnaires, en appelle aujourd'hui à l'État. Et celui-ci ne s'est pas fait prier longtemps pour voler à son secours. Il met à sa disposition pas moins de 900 milliards de yens (8 milliards d'euros). Les contribuables sont donc eux aussi rançonnés pour payer les dégâts causés par des dirigeants irresponsables. Et ce n'est pas tout : l'État fait mine de demander à l'entreprise, en échange de cette somme, des efforts drastiques pour se remettre à flot. Il attend de Tepco qu'elle réduise ses effectifs de 14 %, soit 7 400 suppressions de postes d'ici mars 2014, et qu'elle maintienne ses réductions de salaire !

La seconde plus grande catastrophe nucléaire de l'histoire continue, huit mois plus tard, à faire sentir ses effets, et pas seulement à cause de l'irradiation répandue dans la nature et mal maîtrisée, mais aussi à cause du fonctionnement « normal » du monde capitaliste.

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