Hebdoprint-Comareg -- Tinqueux (Marne) : Des licenciements et la fortune d'Hersant préservée... Pas question !09/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/11/une2258.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hebdoprint-Comareg -- Tinqueux (Marne) : Des licenciements et la fortune d'Hersant préservée... Pas question !

Depuis dix jours, les travailleurs d'Hebdoprint-Comareg, qui éditent le journal Paru-Vendu, à Tinqueux près de Reims (Marne), sont en grève et occupent leurs locaux. Jeudi 3 novembre, lors d'un rassemblement à Lyon, ils ont eu la confirmation de la liquidation de leur entreprise et du licenciement des 1 650 salariés du groupe, ce qui constitue le plus important plan de licenciements de l'année. En trois ans, ce sont 3 000 emplois qui ont ainsi été détruits dans le groupe Hebdoprint-Comareg.

Et le patron Hersant ne compte pas s'en arrêter là. Un nouveau mauvais coup se prépare dans la presse quotidienne régionale qui se fera, à n'en pas douter, au détriment de l'emploi de centaines de salariés.

Les travailleurs ne décolèrent pas contre leur patron, Philippe Hersant, également propriétaire de nombreux quotidiens régionaux et de radios locales. Pendant des années, le travail des salariés a enrichi les actionnaires du groupe et en premier Philippe Hersant qui, dénoncent les salariés, coule des jours heureux en Suisse, loin du fisc.

Aujourd'hui, les travailleurs luttent pour améliorer le plan dit « social », dans lequel rien n'est prévu sauf le minimum légal. Ils ont demandé aux pouvoirs publics d'intervenir mais pour l'instant rien de concret, ce qui exaspère les travailleurs. Ces derniers ont bien sûr apprécié les marques de soutien de la population, qui s'arrête discuter ou apporte du ravitaillement au piquet de grève.

Du côté d'éventuels repreneurs, les premières annonces sont dérisoires : deux salariés par-ici, onze par-là. On s'achemine donc vers une « vente à la découpe » de l'entreprise.

Tous les profits faits grâce au travail des salariés et accumulés durant des années doivent servir à garantir les emplois. Ce patron d'un des plus grands groupes de presse doit verser les indemnités que réclament les travailleurs et leur garantir de véritables reclassements. Sa fortune personnelle mise à l'abri devrait servir à cela.

Correspondant LO

Nathalie Arthaud à Hebdoprint-Comareg

Nathalie Arthaud est venue, mardi 8 novembre, apporter son soutien aux travailleurs d'Hebdoprint. Après une visite de l'entreprise durant laquelle les salariés lui ont montré leur outil de travail, notre camarade a exprimé sa colère de voir un tel désastre social, de voir des travailleurs, qui depuis parfois des dizaines d'années ont fait la richesse du groupe, être jetés à la rue. Elle a reçu l'assentiment des grévistes lorsqu'elle a affirmé qu'il fallait mettre un terme aux suppressions d'emplois qui frappent aujourd'hui le pays, en imposant l'interdiction des licenciements. Chacun avait conscience autour du piquet de grève qu'à la guerre de classe que nous livre la bourgeoisie, nous ne pouvions compter que sur nos propres forces, celles qui s'exprimeraient dans un mouvement collectif plus que jamais nécessaire et qui devient inévitable. Oui, la peur doit changer de camp, a-t-elle affirmé, ajoutant qu'ici comme ailleurs, il faudrait prendre sur les bénéfices accumulés, les fortunes personnelles, pour partager le travail entre tous et éviter toute suppression d'emplois.

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