Grèce : Droite, gauche, ensemble ou séparément, au service des financiers09/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/11/une2258.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : Droite, gauche, ensemble ou séparément, au service des financiers

Au G20, sous la surveillance des chefs des États les plus riches du monde, Papandréou a été convoqué par Merkel et Sarkozy. Comme un mauvais élève pris en faute, il a été sommé de s'expliquer sur son annonce d'un référendum, qu'il voulait faire porter sur les mesures « d'aide » à la Grèce. Les deux chefs d'État lui ont quasiment dicté la date et même la question à poser, s'il s'obstinait dans son projet, en lui suggérant fermement de trouver une autre solution.

Après cette petite leçon de « démocratie » appliquée par ces deux représentants politiques des plus grandes banques de l'Union européenne, Papandréou a fait volte-face. De retour en Grèce, il a promis de démissionner après avoir constitué un gouvernement d'union nationale.

Officiellement un gouvernement d'union devrait voir le jour, pour une durée limitée, jusqu'aux élections anticipées prévues pour février 2012. Pour l'heure, Papandréou peine à trouver son successeur, tandis que Samaras, chef du parti de droite la Nouvelle Démocratie, s'il a donné son accord, est réticent à voir son parti trop s'engager avant les élections. Lui qui, par démagogie électorale, a toujours critiqué les différents plans européens, refuse de voir des cadres trop en vue de son parti participer au gouvernement.

Le rôle essentiel du futur gouvernement sera en effet de faire voter et de faire appliquer le plan décidé par l'Union européenne. Le président de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a d'ailleurs exigé de la gauche comme de la droite grecques un engagement écrit à respecter ces mesures. On imagine sans peine les réticences des responsables politiques, réticences toutes politiciennes à l'approche des élections, car ni la gauche ni la droite n'envisagent de faire autre chose que de céder devant les banquiers, quitte à assaisonner leur capitulation devant le « mur d'argent » de quelques récriminations ou de quelques bonnes paroles à l'adresse de la population souffrante.

Car pour les banquiers, pour les capitalistes de Grèce et d'ailleurs, il faut faire payer la population. Elle a déjà beaucoup payé, par un chômage officiellement à plus de 17 %, par des baisses de salaire d'au moins 20 %, par des retraites amputées, par des hausses de la TVA, par des services publics de plus en plus délabrés et de plus en plus chers. Elle a beaucoup payé et elle en a plus qu'assez : les grèves et les manifestations sont quasi permanentes ; des centaines de consommateurs dans tout le pays viennent de recevoir leur facture d'électricité avec la nouvelle taxe foncière et protestent contre des sommes qu'ils trouvent totalement disproportionnées.

Quel que soit le gouvernement, de gauche, de droite ou des deux à la fois, rien de bon n'en sortira pour les classes populaires, et même pour tous ceux qui, encore un peu au-dessus du niveau de vie moyen, vont voir leurs revenus dégringoler. Il n'y a que la population, il n'y a que les travailleurs qui peuvent, en s'organisant, mettre les possédants sous contrôle et les faire payer. C'est la seule solution, en Grèce comme ailleurs.

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