En déplorant « seulement » 541 millions d'euros de bénéfices au troisième trimestre, soit tout de même près de 5,3 milliards pour 2011 à la fin de septembre, le patron de BNP Paribas, Baudouin Prot, a aussitôt annoncé des réductions d'effectifs.

La BNP n'est pas la seule à agir ainsi. La Société générale entend emprunter la même voie, tout comme d'autres banques. D'ores et déjà, dans le monde, plus de 116 000 emplois ont déjà été supprimés dans le secteur bancaire.

Ce que Prot déclare en arrière-plan, suffisamment fort pour que les « marchés » l'entendent, c'est qu'avant bénéfices 4,6 milliards ont été provisionnés... dans le but d'atteindre, pour 2011, les 15 % de rentabilité des dividendes promis. L'an dernier, ce taux de rentabilité n'était « que » de 10,2 % !

Pour les salariés, choqués d'apprendre cette annonce de réduction d'effectifs par les médias, ni le détail (licenciements, non-remplacement des départs naturels...), ni le nombre de salariés concernés ne sont connus à ce jour. La presse économique parle pourtant de 3 000 suppressions de postes. Flou également sur les pays concernés : « La France ne sera pas épargnée », dit Prot.

Pour l'instant, les salariés sont dans l'attente des prochaines annonces prévues pour la mi-novembre : dans certaines entités, les chefs ont demandé à des salariés de « remettre à jour leur CV ».

« Rien ne va dans le sens d'une suppression de la rémunération des actionnaires », a rassuré Baudouin Prot. Ceux-ci verront leur niveau de dividendes au moins conservé, et ce sera aux salariés et aux clients que l'on présentera la note !

C'est sans compter avec l'ambiance qui, chez les 65 000 salariés de la banque dans le pays, pourrait changer rapidement.