Région caennaise : Précarité et bas salaires02/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/11/une2257.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Région caennaise : Précarité et bas salaires

L'activité de nos militants pour préparer le meeting de Nathalie Arthaud à Caen, le jeudi 27 octobre, a fourni l'occasion de discuter des problèmes qui touchent les travailleurs de la région.

Cette réunion se tenait le jour même de l'annonce de 6 000 suppressions d'emplois à Citroën, une semaine après l'annonce de la fermeture projetée de l'usine Honeywell, équipementier automobile, à Condé-sur-Noireau non loin de Caen, alors que les travailleurs de l'usine Citroën de Caen subissent les samedis travaillés obligatoires.

L'attitude des directions des deux centres d'appels de l'agglomération caennaise retenait aussi l'attention : Armatis et Webhelp. Début 2010, une tentative de suicide d'une salariée d'Armatis avait causé une vive émotion. À la suite de ce drame, des procédures judiciaires pour harcèlement moral avaient été engagées contre la direction et, la presse locale leur donnant la parole, les salariés, essentiellement des jeunes, purent décrire les conditions de travail et pressions subies.

En novembre-décembre 2010, c'est une salariée de Webhelp en télétravail qui se donnait la mort chez elle. Ce décès fut finalement qualifié d'« accident du travail », en considérant que le télétravail était du travail à domicile. Le CHSCT de l'entreprise ouvrit alors une enquête sur le télétravail, mais la direction engagea une procédure de licenciement contre le secrétaire du CHSCT, militant CGT, pour dénigrement : il était en effet modérateur d'une page Internet, et sur cette page étaient apparus les commentaires « Boîte de merde, travail de merde », pendant quelques heures, à l'annonce du suicide. Finalement, face aux protestations suscitées, la direction se contenta d'une sanction de cinq jours de mise à pied.

La réaction des travailleurs dans les deux entreprises a été notable : dans ces centres, ouverts il y a moins de dix ans, des sections syndicales existent depuis, et il y a eu différents mouvements de grève, notamment pour les salaires.

Dès 2009, lors d'une journée internationale pour la dignité au travail, une forte délégation d'Armatis, jeune et dynamique, avait tenu à marquer le coup. En juin dernier un mouvement de grève sur les salaires mobilisa les deux centres, donnant lieu à des reportages TV percutants. Les salariés, venant parfois en voiture de 20 ou 30 km, dénonçaient les salaires de 1 000 euros qui ne permettaient plus de s'en sortir ; beaucoup, pris dans les crédits, demandaient des accomptes de plus en plus tôt. Eh bien, demander collectivement une augmentation, voilà qui permettait de rétablir les choses !

Le 11 octobre dernier, lors de la manifestation appelée par les confédérations syndicales, les salariés des deux centres ont manifesté avec une banderole commune. Cela laisse espérer d'autres mobilisations !

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