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Leur société
Parti socialiste : Des promesses vite réduites
Ce qu'on a retenu de la campagne de François Hollande à la primaire du Parti socialiste, c'était la promesse de restaurer, au cours de son mandat, les 60 000 postes supprimés depuis 2007 dans l'Éducation nationale. C'était d'ailleurs l'une de ses rares promesses, avec celle d'instaurer une sorte de contrat avec la jeunesse. Les critiques de la droite et des ministres se sont concentrées sur ce point.
Mardi 25 octobre, le député Michel Sapin, ancien ministre de l'Économie, qui passe pour le second de Hollande, a donc précisé que ces créations d'emplois se feraient à nombre de fonctionnaires constant. Cela revient à dire que Sarkozy a eu raison de supprimer 60 000 postes, mais n'aurait pas supprimé ceux qu'il fallait. Un poste rétabli dans l'Éducation nationale, ce sera donc un poste enlevé ailleurs dans la fonction publique.
La polémique se déroule aussi sur le financement de ces postes et sur le recrutement de ces enseignants, car ce sont en majorité des postes d'enseignants qui ont été supprimés. Le coût serait de deux milliards sur cinq ans, de sept milliards prétend la droite. Quel problème pour un État qui donne chaque année des dizaines de milliards au patronat ? Quant au recrutement, ce ne sont pas les candidats qui manqueraient, diplômés recalés aux concours, étudiants dont il serait facile de former des milliers chaque année, d'autant qu'avec davantage d'enseignants le travail serait bien moins difficile.
Les proches de Hollande s'occupent déjà à limiter par avance la portée de sa promesse. Ainsi Jérôme Cahuzac, un autre proche de Hollande, député PS et président de la Commission des finances de l'Assemblée, a déclaré qu'il y avait une différence entre ce qu'il « faudrait faire » et ce que « François Hollande pourra faire quand il sera élu président de la République ». C'est que, voyez-vous, il y a la crise.
L'attitude embarrassée de Hollande et de son entourage rappelle ce que valent les promesses et les programmes de campagne. Une fois élu, un candidat trouve toujours de bonnes raisons pour ne pas tenir ses promesses, en supposant qu'il en ait fait. N'est-ce pas Mitterrand, le maître et modèle de tous les candidats socialistes, qui disait que le programme du candidat ne saurait être celui du président ? Depuis, les socialistes ont retenu cette leçon !