Le PS et la prétendue menace chinoise : Ne pas se tromper d'ennemi02/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/11/une2257.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le PS et la prétendue menace chinoise : Ne pas se tromper d'ennemi

Le député PS Michel Sapin s'est inquiété jeudi 27 octobre que la zone euro aille « faire la quête » en Chine, et se mette vis-à-vis de ce pays en « situation de faiblesse », dans le cadre de l'accord de sauvetage de la monnaie commune intervenu à Bruxelles.

Cet ancien ministre a ainsi dénoncé un des points de l'accord, qui prévoit la création de fonds spéciaux destinés aux investisseurs extérieurs, dont la Chine, pour renforcer le Fonds européen de stabilité financière. Au lieu de faire « des emprunts européens » ou « appel à la Banque centrale européenne », ou encore de lancer des eurobligations, « on va aller regarder vers d'autres grands pays, comme la Chine », a-t-il déploré. François Hollande a tapé sur le même clou en dénonçant les contreparties possibles : « Peut-on imaginer que, si la Chine, par ce biais, venait au secours de la zone euro, elle le fera sans contrepartie ? »

Et d'ailleurs une des principales critiques de Hollande, après la prestation télévisée de Sarkozy, allait dans cette direction. Comme si, pour les travailleurs européens, la Chine était une réelle menace. Les patrons français ne voient pas les choses ainsi, eux qui investissent à tour de bras dans ce pays où les salaires sont bas et les conditions de travail exécrables. L'engouement pour la Chine de la part des bourgeoisies occidentales est tel que le commerce extérieur de ce pays est devenu fortement excédentaire, au point qu'il peut prêter. Ce qu'il fait d'ailleurs depuis longtemps, en particulier aux États-Unis, qui n'y trouvent rien à redire et en redemandent même.

Tout cela, Hollande le sait fort bien. Mais, en bon démagogue, il n'hésite pas à jouer sur ces préjugés. Beaucoup de salariés craignent les délocalisations mais oublient qu'elles sont le fait de leurs propres patrons. Un responsable réellement socialiste aurait à coeur de ne pas confondre les intérêts patronaux avec ceux des travailleurs. Mais Hollande choisit la position réactionnaire du protectionnisme, que ne rejetteraient pas bien des politiciens de droite.

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