Israël-Palestine : La Palestine admise à l'Unesco Le gouvernement israélien poursuit sa politique d'agression02/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/11/une2257.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël-Palestine : La Palestine admise à l'Unesco Le gouvernement israélien poursuit sa politique d'agression

Dans le cadre de son offensive diplomatique pour obtenir une reconnaissance à l'ONU, l'Autorité palestinienne a réussi, le 31 octobre, à faire admettre la Palestine comme membre de l'Unesco, organisme onusien pour l'éducation, la science et la culture dans le monde.

La plupart des pays dits émergents, mais aussi la France, ont voté pour l'adhésion de la Palestine, rejetée en revanche par l'Allemagne, le Canada et les États-Unis. Déjà déterminé à user de son droit de veto contre une demande d'adhésion à l'ONU, le gouvernement américain s'est empressé d'annoncer la suspension de sa participation (qui en représente près du quart) au budget de l'Unesco et a bloqué son prochain versement. Soucieuses de répondre par avance aux critiques, les autorités de Washington se sont abritées derrière des lois leur interdisant de financer, en l'absence d'un accord de paix israélo-palestinien, tout organisme onusien qui accepterait la Palestine en tant que « membre à part entière ». C'est un comble alors qu'on sait que, en soutenant systématiquement la politique d'agression israélienne, les USA empêchent précisément qu'une telle paix puisse être conclue !

Le gouvernement israélien a aussitôt réagi à cette petite victoire diplomatique de l'Autorité palestinienne, stigmatisant l'Unesco, « devenue une organisation politique en intégrant en son sein un État qui n'existe pas ». Autrement dit, si l'ONU ne soutient pas en permanence Israël et les États-Unis, elle devient « politique ».

Le porte-parole israélien s'est également déclaré « déçu » par le vote des autorités françaises ; un simple geste vis-à-vis des gouvernements arabes, qui ne remet nullement en cause le soutien à la politique israélienne. Le gouvernement français venait d'ailleurs de s'illustrer en « condamnant fermement les tirs de missiles et de roquettes en provenance de la bande de Gaza vers le sud d'Israël ». Une fois de plus, l'aviation israélienne avait lancé, le 27 octobre, trois raids successifs et meurtriers contre le sud de la bande de Gaza. Le prétexte à cette nouvelle agression, vaguement invoqué au départ par les militaires israéliens, était le tir, la veille, d'une roquette gazaouie sur Ashdod, au sud d'Israël. Aucun blessé n'avait d'ailleurs été recensé.

En revanche, après le premier raid israélien qui a tué cinq Palestiniens, sept autres victimes sont imputables à l'armée israélienne, et une autre, israélienne, à une riposte venue de Gaza...

En réponse à l'admission de la Palestine à l'Unesco, le gouvernement de Netanyahou ne s'est pas contenté de menaces. Il a annoncé, dès le 1er novembre, la construction, par mesure de rétorsion, de 2 000 logements à Jerusalem-Est et en Cisjordanie, dans les Territoires occupés. Il a également pris la décision de geler le transfert des fonds collectés par Israël sur les produits palestiniens transitant par ses ports ou aéroports, bloquant ainsi le versement des salaires de 140 000 fonctionnaires palestiniens, et de supprimer sa participation au budget de l'Unesco. Ce qui n'exclut pas de tout faire pour « rendre la vie des Palestiniens encore plus difficile en renforçant la sécurité » comme l'a dit un conseiller militaire américain.

L'admission de la Palestine à l'Unesco, pour symbolique qu'elle soit, embarrasse le gouvernement israélien, de même que la plainte que vient de déposer, auprès des rapporteurs spéciaux des Nations unies, le Comité israélien contre la démolition des maisons, qui met en accusation la politique israélienne à Jérusalem-Est. En durcissant encore son attitude à l'égard des Palestiniens, Netanyahou ne fait que s'enfoncer un peu plus dans une impasse politique.

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