Hebdoprint-groupe Comareg -- Tinqueux (Marne) : Grève contre les licenciements02/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/11/une2257.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hebdoprint-groupe Comareg -- Tinqueux (Marne) : Grève contre les licenciements

Depuis vendredi 28 octobre, les 150 travailleurs de l'imprimerie Hebdoprint à Tinqueux, dans la banlieue de Reims, sont en grève. Ils protestent contre la fermeture programmée de leur entreprise et la suppression de 1 650 emplois dans la société Comareg à laquelle ils appartiennent.

La Comareg est contrôlée par Philippe Hersant, le magnat d'un groupe leader dans la presse quotidienne régionale, qui possède également des radios et des télévisions locales.

Le prétendu plan « social » qui devrait se mettre en place sera le quatrième et dernier. En trois ans, 3 000 emplois auront disparu. Les travailleurs d'Hebdoprint impriment entre autres le journal gratuit Paru Vendu. Et c'est sous le prétexte du recul de la presse gratuite de petites annonces au profit d'Internet que la fermeture a été décidée. Qu'Internet influe sur l'évolution d'un tel secteur, c'est fort possible. Mais, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Internet n'a en rien modifié les choix patronaux. Aucune évolution de l'activité n'a été envisagée. Ce n'était pas le souci de la direction, qui s'est contentée d'exploiter les travailleurs tant que cela lui rapportait, pour ensuite les jeter sans l'ombre d'un remords.

C'est ce que dénoncent les salariés dans les différentes unités de production, depuis l'annonce de la liquidation qui devrait être prononcée jeudi 3 novembre au tribunal de commerce de Lyon. Les salariés des différents sites (Tinqueux, Lille, Avignon, Rennes) ont prévu de faire ce jour-là le déplacement, tout en poursuivant l'occupation des locaux. Ils souhaitent des propositions crédibles de reclassement et obtenir que l'immobilier du groupe et son parc machines servent à abonder le plan social par des primes supra-légales.

Utilisant leurs machines, ils ont édité un quatre-pages spécial pour informer la population de leur situation et dénoncer le mépris de Philippe Hersant, centième fortune française, vivant confortablement en Suisse, ce qui lui permet de bénéficier d'un régime fiscal plus favorable. Par ailleurs, il se dit que ce patron s'attend, grâce à un montage financier dont les capitalistes ont le secret, à ce qu'une partie des dettes du groupe soient annulées, ce qui lui permetrait de racheter des titres de la presse suisse.

Dans les témoignages du numéro spécial publié par les travailleurs en grève, on ne peut que souscrire à la proposition « de faire juger Hersant par ses propres salariés pour irresponsabilité sociale ». Les grévistes dénoncent également le silence de la presse. Quant aux pouvoirs publics, ils sont aux abonnés absents, alors que se prépare un des plus importants plans de licenciements de ces derniers mois. C'est dire que les grévistes ne peuvent compter que sur leur lutte et sur la solidarité des travailleurs qu'ils doivent nécessairement rencontrer.

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