Droit de vote des résidents étrangers : Trois millions de personnes interdites d'élections02/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/11/une2257.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Droit de vote des résidents étrangers : Trois millions de personnes interdites d'élections

Le Parti socialiste promet, s'il remporte les prochaines élections, d'instaurer le droit de vote et d'éligibilité aux élections locales pour les résidents étrangers, hors Union européenne, en situation régulière et résidant en France depuis au moins cinq ans. Rappelons que les candidats Mitterrand et Jospin s'y étaient aussi engagés, avant d'y renoncer une fois arrivés au pouvoir, l'un comme président de la République et l'autre comme Premier ministre.

L'UMP se mobilise contre cette proposition, un prétexte pour enfourcher un de ses thèmes électoraux de prédilection : l'affichage de sa xénophobie.

Son secrétaire général Jean-François Copé s'est déclaré par principe hostile et totalement opposé au droit de vote des étrangers non européens, à toutes les élections. Et il a apporté son total soutien à l'initiative de Thierry Mariani, ministre des Transports, qui dans une interview au journal d'extrême droite Minute a lancé une pétition nationale « Contre le droit de vote des étrangers », au nom d'une quarantaine de députés UMP du courant dit de la Droite populaire.

Le texte de cette pétition, que les électeurs du FN signeront certainement des deux mains, dénonce un prétendu complot machiavélique. « Nous devons, y lit-on, nous mobiliser d'urgence pour éviter que la Gauche, avec l'aide des centristes, régularise massivement les clandestins et les pseudos-réfugiés, et fasse adopter le droit de vote aux étrangers comme préambule au grand remplacement dont rêvent les idéologues du Parti socialiste ou leurs alliés de SOS Racisme : comme le peuple ne vote plus à gauche, changeons le peuple ». Derrière ce délire, Mariani et sa bande de l'UMP veulent maintenir plus de trois millions de résidents étrangers, pourtant en situation régulière, sans aucun droit légal de s'exprimer. Ces réactionnaires veulent interdire d'élections trois millions de personnes qui sont essentiellement des travailleurs, et dont ils craignent qu'ils portent leurs voix vers la gauche.

Tous ceux qui vivent et travaillent en France devraient avoir les mêmes droits, et en particulier celui de voter à toutes les élections. Dans l'Union européenne, pour les élections locales, la France fait partie de la dizaine de pays qui ne reconnaît pas encore ce droit élémentaire aux citoyens d'un pays non membre de l'Union européenne. Et dire que la Constitution de 1793 accordait la citoyenneté « à tout étranger âgé de 21 ans accomplis, qui, domicilié en France depuis une année, y vit de son travail, ou acquiert une propriété, ou épouse une Française, ou adopte un enfant, ou nourrit un vieillard ». C'était il y a plus de deux siècles ! La réaction voit très, très loin... encore plus en arrière !

Partager