Bertrand, Wauquiez et leurs propositions : Démagogie antiouvrière02/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/11/une2257.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Bertrand, Wauquiez et leurs propositions : Démagogie antiouvrière

Dimanche 30 octobre, Xavier Bertrand, ministre de la Santé et du Travail, s'en est pris par une nouvelle voie aux arrêts de travail qu'il juge abusifs. Il veut renforcer les contrôles contre les malades, qualifiés par lui de fraudeurs potentiels, mais aussi contre les médecins qui, dit-il, signeraient de faux arrêts de travail, demandant en outre aux premiers de rembourser les sommes touchées.

Quelques jours plus tôt, son compère Laurent Wauquiez, qui s'intitule pourtant Droite « sociale », demandait qu'une partie des logements sociaux soit réservée à ceux qui travaillent plutôt qu'aux chômeurs. C'est le même qui, en avril dernier, proposait d'imposer des heures de service social obligatoire aux titulaires du RSA, idée reprise fin septembre par un député UMP.

Des propos de ce genre, stigmatisant les travailleurs, avec ou sans emploi, et plus généralement les pauvres, on n'a pas fini d'en entendre de la part de l'un ou l'autre des défenseurs de la droite gouvernementale. Cette démagogie, qui fait partie du fonds de commerce de l'extrême droite, semble être leur principal instrument de propagande électorale. Et comme toute démagogie, elle vise à flatter un électorat réactionnaire en l'entretenant dans ses préjugés au détriment de la réalité des faits.

Quel travailleur, en effet, n'est pas un chômeur en devenir ? Faudra-t-il alors l'exclure de la possibilité d'habiter dans une HLM ? Faire la chasse aux arrêts maladie en prétendant que certains seraient des arrêts de complaisance a une double visée : culpabiliser les travailleurs en restreignant leur droit de se soigner, tout en propageant l'idée que bien des malades ne seraient que des fainéants, et les médecins qui les arrêtent complices d'un vaste complot tendant à ruiner la Sécurité sociale ! Quant à la proposition d'obliger les titulaires d'un RSA à effectuer un service social, elle ressemble à s'y méprendre aux travaux d'intérêt général (TIG) auxquels sont condamnés les petits délinquants.

Pour tous ces gens-là, les classes laborieuses seraient donc assimilables aux classes dangereuses, comme le disaient déjà avec inquiétude les bourgeois du 19e siècle. Et avec de bonnes raisons de s'inquiéter, car leurs coups de bâton peuvent en effet leur être retournés.

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