Anovo Brive-la-Gaillarde (Corrèze) : Des licenciements inacceptables02/11/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/11/une2257.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Anovo Brive-la-Gaillarde (Corrèze) : Des licenciements inacceptables

Depuis fin juillet, le groupe Anovo est en redressement judiciaire. Spécialisé dans la réparation des téléphones portables, des live box, des ordinateurs, etc., il emploie plus de 5 000 salariés dans le monde et environ 1 100 en France sur six sites, dont 375 à Brive.

Plusieurs repreneurs étaient prêts à racheter Anovo, en particulier Butler, fonds d'investissement habitué à rentabiliser les entreprises qu'il « rachète » en supprimant des emplois, pour les revendre rapidement, et qui a même investi de l'argent dans le football avec le PSG. Regenersis, un autre fonds, promettait de nouvelles activités comme l'entretien de matériel médical ou de distributeurs de billets de banque. Vendredi 28 octobre, le tribunal de Beauvais a donné la préférence à Butler qui va laisser environ un millier de travailleurs sur le carreau sur l'ensemble du groupe, dont 300 à 400 en France et au minimum 155 à Brive.

Il y a deux ans, le site de Brive comptait encore 550 travailleurs, avec presque 200 intérimaires. Jusqu'en début d'année, le groupe Anovo avait un chiffre d'affaires en augmentation, mais en juin il s'est déclaré en difficulté, parlant d'une dette de plusieurs millions d'euros. Son PDG, lui, très au fait de la situation, a revendu ses actions début juillet, juste au moment où le cours remontait en flèche.

Depuis fin juillet, les salariés ont fait plusieurs débrayages, avec des distributions de tracts sur les carrefours, des manifestations à la sous-préfecture, la mairie. Lundi 24 octobre, à l'initiative de la CGT, une réunion publique a eu lieu dans la cantine de l'entreprise avec des élus des communes, du conseil général. Tous se sont dits prêts à donner des subventions si le projet était « sérieux ». Pour le maire, député socialiste de Brive, il fallait qu'il reste au moins 300 salariés.

Le site de Brive a déjà reçu plusieurs centaines de milliers d'euros de subventions depuis cinq ans, mais aucun élu ne lui demande de les rembourser. L'argent public ne doit-il pas être distribué pour que des actionnaires puissent faire des bénéfices puis fermer des usines ou licencier quand bon leur semble ?

Lors de la réunion publique, le représentant des patrons de la métallurgie a déclaré, pas gêné, qu'il essaierait, mais ne pouvait pas le promettre, de trouver un emploi aux travailleurs d'Anovo qui pourraient se retrouver licenciés. Ainsi, les patrons d'Anovo se débarrassent de leur prétendue dette, tandis que les travailleurs d'Anovo laissés sur le carreau risquent de s'enfoncer dans des dettes que personne ne paiera à leur place !

Un rendez-vous était prévu jeudi 3 novembre avec Besson, le ministre de l'Industrie, où des travailleurs devaient venir en car pour dire que le seul projet acceptable est le maintien de tous les sites, sans aucun licenciement.

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