Deux études menées par l'UFC-Que choisir et par le Centre national d'information indépendante sur les déchets, à la suite d'un rapport de la Cour des comptes, dénoncent l'augmentation du coût du traitement des déchets ménagers : la taxe d'enlèvement des ordures ménagères (TEOM) a été en moyenne multipliée par quatre en l'espace de vingt ans.

L'association UFC-Que choisir souligne la mauvaise volonté de certaines communes : de nombreuses collectivités territoriales (20 %) ont refusé purement et simplement de transmettre leurs chiffres, montrant ainsi combien elles sont rétives à la transparence de leurs comptes et à leur contrôle ! D'autres ont joué le jeu.

Ces études montrent la disparité des coûts de cette taxe entre les communes : Ainsi, si 29 % des collectivités affichent des taxes inférieures à 80 euros par habitant et par an, dans 18 % d'entre elles les coûts dépassent 121 euros par habitant. Sur les plus grandes agglomérations, les coûts varient du simple (70 euros pour Lyon) au double (149 euros pour Marseille), alors que les prestations sont similaires.

Bien sûr, la responsabilité en incombe pour partie à la gestion municipale. La fréquence des collectes de déchets, la manière d'organiser ces dernières, la plus ou moins grande revalorisation des déchets, tout cela pèse sur le coût global de la collecte des déchets et par conséquent sur la facture des particuliers. Mais c'est surtout le choix de déléguer cette collecte au privé ou non qui, au final, fait la différence.

Ainsi en cas de collecte assurée par des prestataires privés, le coût moyen de collecte s'établit à 107 euros la tonne, contre 89 euros en cas de collecte assurée par une régie. À fréquence de collecte comparable, on note en moyenne des coûts de collecte à la tonne supérieurs de 12 % quand la prestation est assurée par une société privée par rapport à une organisation en régie.

Aujourd'hui, deux sociétés se partagent le marché des ordures, les mêmes qui monopolisent celui de la distribution de l'eau : Veolia et Suez environnement (SITA). Ces deux sociétés refusent de rendre des comptes aux collectivités et dictent leurs prix, comme elles le font pour l'eau. Ces deux sociétés se sont visiblement spécialisées dans le racket des collectivités et... de leurs contribuables.