L'hôpital Sainte-Perrine dans le 16e arrondissement de Paris, qui soigne les personnes âgées, dépend de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP). Depuis le 26 septembre, 90 % du personnel soignant, soit 200 personnes, s'est déclaré en grève contre les conditions révoltantes de travail et de soins.

Du fait du manque de personnel, les patients âgés qui ont des escarres ne peuvent être changés assez souvent, et on a même retrouvé des souris dans certains lits. Dans le service de psychiatrie, il n'y a qu'une infirmière pour près de 90 patients : trois agents de ménage et à peine plus d'aides-soignants ne suffisent plus à la tâche. La restauration est tenue par quinze salariés en CDD. Le week-end, il est fréquent de « doubler », c'est-à-dire effectuer deux journées de travail d'affilée, du fait du manque de personnel.

La grève ne peut être effective, car la direction a le droit d'imposer par la réquisition un minimum de personnel présent, et ce minimum est déjà atteint depuis longtemps. Mais le personnel se retrouve chaque jour pour décider des actions.

Le 17 octobre, une délégation de trente-cinq personnes auprès de l'AP-HP, accueillie par les policiers, a obtenu quand même le passage en stage de huit salariés depuis longtemps en CDD. Mais le bla-bla et les ricanements des responsables ont écoeuré et révolté encore un peu plus le personnel gréviste.