Cameroun - La réélection de Paul Biya : Un dictateur soutenu par l'impérialisme français27/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2256.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Cameroun - La réélection de Paul Biya : Un dictateur soutenu par l'impérialisme français

Paul Biya, le président-dictateur qui règne sans partage sur le Cameroun depuis 1982, vient d'être proclamé réélu avec 78 % des voix à l'issue de l'élection du 9 octobre dernier. Il est ainsi reconduit pour un sixième mandat, en dépit des nombreuses irrégularités constatées durant le scrutin.

Pour pouvoir se représenter, Biya avait fait modifier en 2008 la Constitution, supprimant la clause limitant le nombre de mandats présidentiels. À l'époque, le despote avait dû affronter la colère de la rue. Les manifestants dénonçaient la vie chère, du fait de la flambée des prix de l'essence et des denrées de première nécessité, mais également la révision constitutionnelle. La réaction du régime avait été violente, entraînant la mort d'une centaine de personnes et l'arrestation de près de deux mille opposants.

Biya n'est que le deuxième président du Cameroun depuis l'indépendance de 1960. Dictateur absentéiste, il séjourne souvent à l'étranger. Un de ses séjours à La Baule avait fait scandale, ayant coûté 800 000 euros pour trois semaines.

Si la classe dirigeante bat des records de corruption, un tiers de la population n'a pas accès à l'eau potable et à l'électricité. Le salaire mensuel minimum y est l'un des plus bas de cette région d'Afrique, la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et le taux de chômage des jeunes dépasse les 30 %. Le pays est pourtant riche en ressources naturelles : agricoles, minières, forestières et pétrolières. Mais elles sont accaparées par les grandes multinationales, où les entreprises françaises se taillent la part du lion. Parmi ces prédateurs, il y a notamment le groupe français Bolloré, qui contrôle les activités du port de Douala mais aussi la seule ligne de chemin de fer du pays et, grâce à sa participation dans la Socapalm, plusieurs dizaines de milliers d'hectares plantés en palmiers à huile. Parmi les autres filiales de grands groupes français pillant les richesses du Cameroun, on trouve encore la Compagnie fruitière, Vilgrain, Lafarge, Vinci, Bouygues, sans parler du groupe Rougier qui contribue au pillage des ressources forestières.

Depuis l'indépendance de cette ancienne colonie, les représentants de l'impérialisme français ont toujours protégé les intérêts de ces entreprises en soutenant le régime en place, notamment en encadrant et en équipant son armée. Un soutien que perpétue le gouvernement de Sarkozy.

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