Peugeot -- Poissy (Yvelines) : Un ouvrier tué au travail12/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2254.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peugeot -- Poissy (Yvelines) : Un ouvrier tué au travail

Un ouvrier de 36 ans, père de trois jeunes enfants, est mort dans un accident du travail vendredi 30 septembre vers 11 heures du matin à l'usine Peugeot de Poissy.

Expérimenté (il travaillait dans le secteur depuis une dizaine d'années), il dirigeait la manoeuvre d'un convoi entrant sur le domaine Peugeot, debout sur le marchepied du premier wagon, lorsque celui-ci a déraillé sur un taquet de sécurité, levé alors qu'il n'aurait pas dû l'être. L'ouvrier avait vu le danger et commandé un arrêt d'urgence au conducteur de la locomotive, mais le train n'ayant pu s'arrêter à temps, il a été éjecté et est tombé sous les roues du wagon.

Les ouvriers du secteur sont très choqués par la mort de leur camarade et depuis, les voitures ou les tôles sont évacuées par la route. Ils sont allés aussi très nombreux à son enterrement.

La direction a convoqué un Comité d'hygiène et de sécurité à 15 heures ce jour-là. Sa première réaction a été de vouloir interdire aux délégués CGT de se rendre sur les lieux, pour mener une enquête, comme la loi le prévoit, les accusant même de voyeurisme, avant de reculer après discussion avec l'inspectrice du travail.

Il y a déjà eu un déraillement semblable, il y a quelques années, mais sur un wagon Gefco, différent, sur lequel le chef de manoeuvre ne peut commander que de l'intérieur, et s'il avait été projeté dans le wagon, il s'en était tiré avec une grosse frayeur, mais de simples contusions seulement.

Beaucoup de questions se posent. Le taquet dérailleur en question sert à faire dérailler des wagons hors de contrôle, pour éviter qu'ils n'aillent heurter d'autres wagons ou des ouvriers au travail. Aux limites du domaine SNCF et de celui de l'usine, il est censé être neutralisé par deux cadenas, un SNCF et un Peugeot, qui bloquent la commande manuelle. Il semble que la procédure a été allégée. Depuis deux ou trois ans, il n'y aurait qu'un cadenas SNCF, ouvert le matin et fermé le soir, les manoeuvres se faisant par du personnel Peugeot ou SNCF, après « entente préalable ».

D'expérience, les militants ouvriers de l'usine savent que la politique d'économies constantes menée par les patrons, dans ce cas ceux de la SNCF comme ceux de l'usine, est source de dangers. Ils cherchent à savoir si c'est le cas cette fois encore, et c'est bien ce qui rend la direction nerveuse.

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