Les manifestations du 11 octobre à l'appel de la CGT, de la CFDT, de la FSU, d'Unsa et de Solidaires, contre le plan d'austérité du gouvernement décidé au mois d'août avaient été convoquées avec retard et sans réelle préparation par les directions syndicales. Rien à voir donc, de leur part, avec la volonté d'en faire la première étape d'une mobilisation contre les mauvais coups du patronat et du gouvernement.

Malgré cela, si les défilés et les rassemblements étaient bien loin de rassembler autant de participants que ceux de septembre-octobre 2010 contre la réforme des retraites, dans 200 villes, des dizaines de milliers de militants et de travailleurs du public et du privé ont tenu à exprimer leur refus de faire les frais de la crise du capitalisme, leur dénonciation de la vie chère, des bas salaires et du chômage.

Partout, les cortèges de la CGT étaient, de loin, les plus nombreux. Le ton était souvent donné, en tête de manifestation, par les travailleurs en grève d'entreprises menacées de fermeture, comme ceux de Fralib et de la raffinerie de LyondellBasell, à Marseille, de licenciements, comme ceux de Luminox-Cooper de Riom, à Clermont-Ferrand, ou d'une baisse des salaires, comme ceux de la Fonderie du Poitou, à Chatellerault.

À noter la participation importante dans beaucoup de défilés des travailleurs du secteur social et des employés des mutuelles, dénonçant les mesures du gouvernement qui pénalisent les plus pauvres. Dans plusieurs grandes villes, des cortèges de lycéens se sont joints à la manifestation, pour dénoncer les suppressions de postes dans l'Éducation nationale. Le mécontentement et les raisons de lutter sont là, plus que jamais.