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- Lutte ouvrière n°2254
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La journée du 11 octobre à la SNCF : Le mécontentement est là, l'envie de l'exprimer aussi
Malgré le peu de préparation pour cette journée du 11 octobre où, selon les secteurs, les travailleurs étaient appelés à diverses actions, débrayages, manifestations, etc., elle n'est pas passée inaperçue. À l'appel essentiellement de la CGT, les cheminots ont répondu présent de diverses façons.
En tout cas, en région parisienne comme en province, le trafic a été perturbé et dans les ateliers la grève a été en général bien suivie, de même que chez les agents des guichets et des services commerciaux de la SNCF. Bref, tous les secteurs ont été concernés, parce que partout les conditions de travail se dégradent.
Quelques exemples. À Nantes, la grève a été très bien suivie chez les agents de conduite, alors qu'en gare le mouvement était plus mitigé. À Lyon, devant les ateliers d'Oullins qui rassemblent quelque 800 travailleurs, le piquet de grève était le matin gros d'une quarantaine de grévistes et presque la moitié des ouvriers étaient en grève. Aux ateliers du TGV Atlantique de Châtillon, en région parisienne, le piquet de grève était lui aussi bien fourni et le nombre de grévistes tournait autour de 40 % de l'effectif. En région Bretagne, c'est dans l'atelier de maintenance du dépôt de Rennes que le mouvement a été le mieux suivi et la grève majoritaire. Les agents de conduite aussi ont été à 54 % en grève, ce qui, compte tenu de la manière dont le mouvement avait été si peu préparé, a fait dire à certains que c'était vraiment très bien !
Cette façon dont les travailleurs de la SNCF se sont exprimés au cours de cette journée témoigne combien le mécontentement est fort et combien aussi la capacité des travailleurs à réagir est intacte. Même si personne n'avait d'illusion quant à la possibilité d'obtenir quoi que ce soit par une telle journée, la volonté de montrer à la direction que sa politique ne passe pas et que personne n'est résigné était bien là. Les conditions de travail qui se dégradent, les roulements pourris pour les roulants (agents de conduite et contrôleurs), les départs en retraite non remplacés, les travailleurs du fret qui ne savent pas ce qu'ils vont devenir, ceux des guichets qui sont poussés vers la sortie puisque les automates devraient les remplacer, les salaires toujours en panne, bref, les raisons de cesser le travail s'accumulent.
La direction ferait donc bien de considérer cette journée du 11 octobre comme un avertissement et un avant-goût de ce que les travailleurs pourraient bien lui réserver.