Depuis début septembre, c'est quasiment chaque semaine maintenant qu'une manifestation a lieu devant l'hôtel-de-ville de Troyes pour protester contre la politique d'intensification des arrestations de sans-papiers et d'expulsions menée avec zèle par le préfet de l'Aube au nom du gouvernement. Le préfet a même osé menacer de sanction un représentant d'une association pour avoir inscrit sur une banderole : « Rafles. Quota Aube 2011 : 70 expulsions. »

Les arrestations ne cessent d'augmenter : 46 sont connues depuis le début de l'année, dont 14 ce mois-ci. La dernière expulsion a particulièrement choqué, s'agissant d'une famille avec quatre enfants, tous scolarisés depuis plus de deux ans dans les écoles maternelles, élémentaires et collège de la Chapelle-Saint-Luc. La police les a arrêtés au Centre d'accueil de demandeurs d'asile de La Chapelle, lundi 19 septembre, juste avant que les enfants partent à l'école. La famille a été transférée au centre de rétention du Mesnil-Amelot pour être renvoyée en avion en Serbie dès le mardi matin. Du jamais vu jusque-là, la précipitation empêchant toute réaction.

Dans la même veine, jeudi 22 septembre, dans le train quittant Paris à 16 h 11 pour Troyes, après avoir subi une recherche de stupéfiants avec des chiens reniflant les bagages, les voyageurs ont eu droit à un contrôle d'identité. La police recherchait des étrangers sans papiers... sans résultat si ce n'est d'indigner les voyageurs.