Plus d'un salarié sur dix est payé au smic. D'après une étude gouvernementale, ils sont 10,6 % à toucher ce salaire minimum de neuf euros de l'heure, contre 9,6 % l'an passé.

En tête de ce palmarès, si l'on peut dire, arrivent les employés de l'hôtellerie-restauration, où plus du tiers ne sont payés qu'au smic. Leurs patrons ont pourtant bénéficié d'une baisse du taux de TVA à 5,5 %, qui coûte chaque année plus de deux milliards d'euros au Trésor public, contre l'engagement de répercuter sur les salaires une partie des bénéfices supplémentaires qu'ils récoltaient grâce à cette mesure. On voit le résultat... Viennent ensuite les services à la personne, présentés comme des métiers d'avenir dans la propagande gouvernementale, où deux salariés sur cinq sont au minimum légal.

D'autre part, un salarié sur quatre travaille dans une branche dont les minima commencent au-dessous du smic. Les grilles des salaires n'ayant pas suivi sa revalorisation du 1er janvier dernier, un travailleur dont le salaire était un peu au-dessus du minimum légal est devenu smicard. Et quand on parle de travailleurs payés au niveau du smic, cela ne veut pas dire que chacun touche au minimum 1 073 euros net par mois, le nombre d'emplois à temps partiel ne cessant de croître.

Qui peut vivre décemment avec un tel revenu, quand les prix ne cessent d'augmenter, à commencer par ceux de produits et de services indispensables comme l'alimentation, l'énergie ou les loyers ? Il est plus que temps de revaloriser l'ensemble des salaires, à commencer par le salaire minimum, et d'imposer en même temps l'échelle mobile des salaires, pour que ceux-ci suivent automatiquement les hausses de prix.