Suite au procès de l'accident de Villiers-le-Bel : Un policier au tribunal07/10/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/10/une2253.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Suite au procès de l'accident de Villiers-le-Bel : Un policier au tribunal

En septembre 2007, il y a quatre ans, à Villiers-le-Bel une voiture de police percutait de plein fouet une mini-moto montée par deux adolescents, qui furent tués dans l'accident. Les trois policiers prétendirent qu'ils roulaient à une allure « normale », entre 40 et 50 kilomètres à l'heure. Le directeur général de la police nationale déclara aussitôt qu'il s'agissait donc « d'un banal et tragique accident de la route » et que « l'enquête en cours ne laisse pas apparaître une responsabilité des policiers ».

Le véhicule des policiers étant très sérieusement abîmé, avec l'avant complètement enfoncé, le bruit courut, à la suite du témoignage d'un major des pompiers, que des habitants de la ville avaient dégradé la voiture après l'accident.

En réalité, une expertise réalisée plus tard montra que la voiture de police était en phase d'accélération et roulait à 64 km/h, sans gyrophare ni avertisseur. Devant les évidents mensonges policiers, couverts en haut niveau, la colère des habitants, jeunes surtout, avait explosé, entraînant deux jours d'émeutes suivis de répression puis de condamnations expéditives de quelques émeutiers réels ou supposés.

Quant aux policiers, notamment le conducteur, ils ont été relaxés fin 2009, au motif que les deux adolescents roulaient sans casque sur une moto non réglementaire et que, selon le tribunal, ils étaient donc responsables de l'accident.

Les familles des jeunes et leurs avocats ont fait appel de ce jugement. C'est dans ces conditions qu'un autre tribunal vient d'infirmer le non-lieu et de décider d'envoyer en correctionnelle le conducteur de la voiture de police, suspecté d'être le vrai responsable de l'accident et, selon certains, d'avoir peut-être même cherché à percuter la moto pour la déséquilibrer. Selon l'avocat des victimes, si un juge avait été désigné tout de suite après l'accident, les violences auraient été évitées.

La politique prétendument sécuritaire de Sarkozy et de la hiérarchie policière, qui a cherché à garantir l'impunité de la police, n'a en rien renforcé la sécurité de la population, bien au contraire. Elle n'a pu que confirmer certains éléments de la police dans l'idée que tout leur était permis.

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