- Accueil
- Lutte ouvrière n°2253
- Portugal : Les travailleurs relèvent la tête
Dans le monde
Portugal : Les travailleurs relèvent la tête
Samedi 1er octobre, à l'appel de la confédération syndicale CGTP, proche du Parti communiste, et du syndicat d'enseignants Fenprof, 130 000 personnes à Lisbonne et 40 000 à Porto ont manifesté contre l'austérité. Ces manifestations marquaient la rentrée syndicale après la période des vacances.
Elles étaient aussi les premières dirigées contre le gouvernement de droite de Passos Coelho, entré en fonctions il y a quatre-vingt-dix jours, après la défaite du Parti socialiste aux élections législatives.
Passos Coelho ne fait que poursuivre la politique de son prédécesseur socialiste, José Socrates. Mais il y ajoute la morgue antiouvrière affichée par les politiciens de droite. Cela a sans doute joué dans le succès de cette journée, car les directions syndicales, et également des travailleurs, se sentent plus à l'aise contre la droite que contre la gauche.
Les mots d'ordre étaient : contre la destruction des droits des travailleurs et des droits sociaux, contre l'appauvrissement et les injustices ; pour le travail, les salaires, les retraites et les droits sociaux. En effet, sous prétexte de payer la dette, de sauver l'économie et d'obtenir les 78 milliards promis par l'Union européenne et le Fonds monétaire international, les plans d'austérité successifs augmentent les impôts, réduisent les aides sociales, coupent dans le personnel et les dépenses des services publics, privatisent le secteur nationalisé.
Le résultat est que le chômage augmente toujours plus et que la misère, déjà générale chez les chômeurs et les retraités, touche y compris ceux qui ont un emploi. Ainsi, mercredi 28 septembre, les policiers et les gendarmes ont revendiqué dans tout le pays pour leurs salaires. Des milliers d'enseignants sont au chômage. Un système de « mobilité spéciale » permet de pousser les fonctionnaires vers un reclassement... ou vers le chômage.
Les manifestations de samedi ne sont sans doute qu'un début. Lors des rassemblements qui les ont clôturées, les dirigeants syndicaux ont fait approuver par acclamations une semaine de lutte du 20 au 27 octobre, avec des grèves dans le public et le privé. Par ailleurs, les travailleurs précaires ont prévu de manifester à Lisbonne le 15 octobre.
La classe ouvrière portugaise se fait entendre. Il faut souhaiter qu'elle ne s'arrête pas en si bon chemin.