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Dans le monde
UBS : Contrôler les traders... disent-ils
L'Union des banques suisses (UBS) a rendu public le fait qu'un de ses traders à Londres lui aurait fait perdre frauduleusement deux milliards de dollars. Du 1er octobre 2008 au 31 décembre 2009, il se serait livré à une manipulation comptable interdite, puis à une autre du 1er janvier 2010 au 14 septembre 2011. En trois ans donc, depuis le krach des subprimes, cet employé n'avait cessé de frauder.
UBS était une des banques détenant le plus de subprimes, ces actions qualifiées, par les milieux financiers eux-mêmes, de « pourries » et gagées sur des hypothèques immobilières américaines. L'État suisse avait alors sauvé UBS de justesse, en y injectant six milliards de francs suisses. Depuis, la banque se vantait de s'être imposé une nouvelle discipline et d'être capable, grâce à son équipe de contrôleurs, de sanctionner immédiatement la moindre anomalie détectée sur une salle de marché. Avec l'efficacité que l'on constate.
Depuis l'affaire Kerviel, qui début 2008 avait coûté cinq milliards d'euros à la Société générale, toutes les banques prétendent avoir repris en main leurs traders, limité leur liberté de spéculer et réduit leurs bonus. Il n'en est rien, car toutes continuent de spéculer sur tout ce qui bouge, titres, matières premières, monnaies, dette des États. Et pour spéculer, il faut des traders... et des produits financiers nouveaux tout aussi pourris que les subprimes.
Il est vain de vouloir faire contrôler les traders, encore plus quand les contrôleurs sont les banquiers eux-mêmes. Ce sont ces banques qui doivent être contrôlées, par les employés de banques et par la population.