Chez Toyota, la direction continue les discussions sur les salaires avec les syndicats. Jeudi 15 septembre, lors d'une seconde réunion, la direction a dévoilé en partie ses intentions. Pour elle, pas question d'augmenter les salaires, ni même d'octroyer une prime. Elle envisage juste pour le moment d'étudier « la possibilité d'un treizième mois progressif sur plusieurs années, sous condition de contreparties garantissant la compétitivité de l'entreprise ». On est loin du compte !

Cette annonce a été ressentie dans l'usine comme une provocation. Quand, vendredi 16, les chefs ont parlé de la réponse de la direction dans les différents secteurs avant le début du travail, beaucoup se sont fait huer.

Le même jour, les organisations syndicales CGT, FO, CFDT et SUD appelaient à une assemblée générale d'information à la pause repas dans chacune des deux équipes. Cet appel faisait suite aux assemblées de la semaine précédente, qui avaient déjà réuni au total 1 100 travailleurs, dans lesquelles le principe de se retrouver le vendredi suivant avait été voté.

Vendredi 16, ce sont cette fois-ci plus de 1 250 ouvriers qui se sont réunis en deux fois pendant la pause repas, 700 dans l'équipe du matin et 550 dans l'équipe d'après-midi, sur 2 950 salariés en CDI et 700 en intérim.

Les interventions des organisations syndicales sont allées dans le sens de la nécessité d'augmenter les salaires. Les interventions sur l'amélioration des conditions de travail et sur l'embauche des intérimaires ont été aussi largement applaudies.

La discussion a porté sur le fait que, face au patron, il faut faire masse, que pour le faire céder il faudra que les travailleurs soient nombreux et déterminés. Ces deux assemblées, les plus nombreuses qui ont eu lieu dans l'usine jusqu'à présent, ont permis aux ouvriers de prendre de l'assurance face aux pressions de la hiérarchie et de commencer à discuter collectivement de leurs revendications.

Les ouvriers ont voté pour se retrouver à nouveau le vendredi 23 septembre.