Rapport de l'OCDE sur l'enseignement : Jeunes déscolarisés...21/09/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2251.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Rapport de l'OCDE sur l'enseignement : Jeunes déscolarisés...

Un rapport de l'OCDE publié le 13 septembre montre que le taux de scolarisation des jeunes entre 15 et 19 ans a baissé de 5 % en France depuis 1995, passant de 89 à 84 %, alors que, dans les autres pays développés étudiés par cet organisme, il a augmenté de 9,3 % en moyenne.

Environ 140 000 jeunes seraient ainsi lâchés chaque année dans la nature, sans diplôme ni perspective de travail, les plus touchés étant les jeunes des quartiers populaires, principalement ceux issus de l'immigration. Tel est l'aboutissement de la politique menée par le gouvernement et de son désengagement en matière d'éducation.

Tandis que dans les autres pays de l'OCDE les dépenses d'éducation par élève ont augmenté de 15 % en quinze ans, cette hausse n'a été que de 5 % en France. Elle a surtout concerné l'enseignement supérieur et, dans une moindre mesure, le secondaire. Mais le primaire, là où se font les apprentissages de base, est le grand laissé pour compte, puisque les dépenses d'éducation y ont baissé de 14 %. Pas étonnant dans ces conditions que le nombre d'élèves qui « décrochent » augmente.

Les études de ce rapport s'arrêtent en 2009. Depuis, la situation s'est encore dégradée. L'abaissement à 15 ans de l'âge de la scolarité obligatoire, pour prétendument permettre aux jeunes en difficulté de se tourner vers l'apprentissage, risque d'en précipiter un grand nombre hors de l'école sans qu'ils aient de solution de rechange. À cela s'ajoutent le manque de formation des nouveaux enseignants, lancés maintenant directement devant leurs classes, la suppression des réseaux d'aide aux élèves en difficulté, celle de la carte scolaire qui, en permettant aux parents de choisir un établissement, accentue la fracture entre les « bons » collèges ou lycées et ceux des quartiers populaires moins bien dotés. Et surtout le cumul des suppressions de postes pèse sur les conditions de travail des élèves et par conséquent sur leur niveau.

Voilà où mènent les économies réalisées sur l'Éducation nationale : à sacrifier l'avenir d'une part croissante de la jeunesse.

Partager