Kadhafi et sa police politique : L'école occidentale21/09/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/09/une2251.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Kadhafi et sa police politique : L'école occidentale

Le 2 septembre, à la conférence pour la reconstruction de la Libye à Paris, Sarkozy racontait la belle histoire de la lutte des démocraties contre le sanglant Kadhafi. Au même moment, une partie des archives des services secrets et de la police politique du dictateur en fuite se retrouvaient sur la place publique.

On y découvre que, depuis 2003 au moins, les policiers libyens travaillaient régulièrement avec la CIA américaine, qui leur livrait même des prisonniers. Ils échangeaient des informations avec les services britanniques et allemands et recevaient aide et cours de perfectionnement de la part des espions français. Les tortionnaires des prisons libyennes ont-ils bénéficié de l'expérience incomparable de l'armée française en la matière ?

Outre les ventes d'armes effectuées par les industriels français et britanniques, la firme française Bull, épaulée par des spécialistes militaires, a fourni à la dictature libyenne les moyens informatiques de contrôler tout le courrier électronique échangé dans ce pays. Entre 2010, date de la mise en place du système, et la fin du régime Kadhafi, combien d'internautes ont été arrêtés grâce à ce système et que sont-ils devenus ?

Ni la CIA ni les services français n'ont tenté de démentir ces révélations, se contentant de dire que la collaboration avec leurs homologues libyens relevait de la « lutte contre le terrorisme ». L'entreprise Bull, quant à elle, se borne à souligner que la vente de matériel d'espionnage a été autorisée par le gouvernement français. Ces rapports réguliers entre policiers et militaires libyens et français, ces contrats d'armes et de maintenance, étaient encouragés au plus haut niveau : Chirac s'était rendu à Tripoli, Kadhafi était venu à Paris.

Kadhafi était certes le bourreau de son peuple. Mais il l'était avec l'aval, les armes et les moyens fournis par les grandes puissances et dans leur intérêt. Le fait que ces dernières, souhaitant maintenant noyer leur chien, l'accusent d'avoir la rage, n'y change rien.

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