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- Lutte ouvrière n°2251
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Dans les entreprises
Continental -- Toulouse - Foix - Boussens : La direction veut diviser les travailleurs
Jusque-là, les usines Continental de Toulouse (1 800 embauchés + 400 sous-traitants), Foix (450 salariés) et Boussens (250 salariés) constituaient un seul établissement pour les élections au Comité d'entreprise : les collèges DP et CHS-CT étaient distincts, mais il y avait un CE unique.
Pour les élections professionnelles d'octobre 2011, la direction veut scinder les trois sites en trois établissements différents, avec chacun un CE, et un CCE par-dessus. Elle a fait parvenir aux syndicats des protocoles d'accord électoraux en ce sens. Pour le moment, elle refuse aussi de parler du fonctionnement du CCE et le renvoie à un accord après les élections.
Informés de ce projet, bien des salariés se rendent compte que la direction cherche à introduire un élément de division supplémentaire entre les travailleurs des trois usines : que les travailleurs aient fait front commun pour revendiquer l'augmentation de leurs salaires lors de la grève de juin dernier, qu'ils se soient rendu visite les uns aux autres pendant cette grève, ça lui reste en travers de la gorge.
Les syndicats minoritaires (CGC, FO et CFTC), qui se sont opposés à la grève de juin, sont certainement contents, car cela représente pour eux des possibilités de postes supplémentaires à pourvoir. Avec le jeu des collèges il y aura une sur-représentation des cadres (3e collège) dans le futur CCE, et ils espèrent gagner le pompon dans ce secteur.
Les syndicats majoritaires (CGT et CFDT), qui ont animé la grève de juin, ont eux refusé les protocoles d'accord présentés et la séparation des trois sites en établissements différents.
Quelles sont les arrière-pensées de la direction ? Personne ne le sait pour l'instant, mais il y a eu dans la région d'autres exemples de division de sites en établissements différents, puis en sociétés différentes, jusqu'au dépeçage pur et simple avec revente d'activités ou fermeture d'usines.
Ce fut le cas pour Labinal, qui avait scindé ses activités en plusieurs établissements dans la région. Lors du rachat de Labinal par la Snecma, les usines de Cahors et de Labastide-Saint-Pierre ont été vendues à Valeo, qui les a fermées en quelques années en mettant à la rue plus de 1 000 travailleurs. Pour Labinal de Villemur, une partie de l'usine a été vendue à Molex, puis a été fermée par ce dernier quelques années après, avec le licenciement des 300 salariés.
Bref, quand un patron accentue la division entre travailleurs de sites différents, ça ne préfigure rien de bon pour les concernés.