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- Lutte ouvrière n°2249
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Dans les entreprises
Still-Saxby -- Montataire (Oise) : Non aux 255 licenciements programmés !
Après diverses manifestations en juillet et août, les 255 salariés dont 70 intérimaires de l'usine Still-Saxby de Montataire essayent de faire face aujourd'hui au projet de fermeture de leur usine. L'usine Still-Saxby fait partie du groupe Kion, qui est le leader mondial du chariot élévateur. Il regroupe 20 000 salariés dans le monde avec les marques Still, Fenwick, Om, Baoli Voltas.
Le groupe affiche une insolente prospérité. Les recettes globales du premier semestre 2011 sont en augmentation de 31 % par rapport à l'an passé, pendant que les commandes, elles, grimpent de 28 %. Le résultat brut d'exploitation atteint 7,9 % du chiffre d'affaires global. Voilà les chiffres officiels dont se réjouit la direction du groupe, ce qui ne l'empêche pas d'annoncer la « nécessité » d'améliorer encore ses résultats en fermant deux usines, celle de Montataire et celle de Bari, dans le sud de l'Italie.
Il ne s'agit pas de délocalisation, simplement le groupe veut faire réaliser toute la production sur les deux sites européens restants, celui de Châtellerault en France et un autre en Italie. En clair, on va demander aux travailleurs de ces usines de se crever à la tâche pour absorber avec le moins d'effectif possible le travail de leurs camarades licenciés.
Plus que jamais, là comme dans de multiples entreprises, il serait juste et normal d'imposer aux actionnaires la répartition du travail entre toutes les usines existantes et entre tous les travailleurs, évidemment sans perte de salaire. Il y va de l'intérêt des travailleurs de Montataire comme de ceux de Châtellerault et d'Italie. Ils n'ont aucune raison de se soumettre au diktat de la loi du fric.
Correspondant LO
Des promesses qui ne sont que mensonges
Still-Saxby est, après bien d'autres entreprises, l'illustration du marché de dupes des patrons quand ils proposent d'accepter par voie d'accord des sacrifices, du travail gratuit ou des baisses de salaires... en échange d'une prétendue garantie de l'emploi.
À la fin 2005, la direction du groupe Linde, propriétaire de Kion, a fait le chantage suivant aux syndicats de l'usine Still de Montataire : acceptez une augmentation du temps de travail de 10 % sans être payés, et nous vous garantissons l'emploi au moins jusqu'à fin 2012. La direction du syndicat CGT, ultra-majoritaire, contre l'avis d'une partie de sa base, décida d'appuyer la demande de la direction, appela à voter oui au référendum que celle-ci organisa et signa cet engagement de dupes. Car l'encre n'était même pas sèche que la direction licencia sur-le-champ 33 salariés sur les deux cents de l'effectif, dont les 25 qui avaient refusé de signer la modification à la baisse de leur contrat de travail.
Ensuite, forte de cette avancée, la direction imposa le même chantage à l'usine de Châtellerault. Le but de l'opération était très terre à terre : permettre au groupe Linde de vendre, quelques mois plus tard, fin 2006, grâce à la rentabilité accrue résultant de ces sacrifices imposés, à un très bon prix, 4 milliards d'euros, le groupe Kion et les salariés restants à un fonds d'investissement.
Et aujourd'hui, les engagements de garantie de l'emploi jusqu'à fin 2012 ont été oubliés par tous, les salariés étant menacés d'ouvrir l'année 2012 à Pôle emploi. Autant dire qu'il n'y a rien à gagner à accepter les sacrifices exigés par les patrons.