Le campus de l'UMP a été l'occasion d'une curieuse valse-hésitation ou plutôt d'un tango -- un pas en avant, deux pas en arrière -- d'annulations de mesures ou de projets qui venaient tout juste d'être annoncés.

Dans le cadre du récent plan de rigueur, il était prévu d'augmenter la TVA sur les tickets des parcs d'attractions. Jean-Pierre Raffarin a protesté sur son blog : « Voilà une bien mauvaise idée, qui frappe d'abord les familles dont ce type de visites remplace souvent des vacances trop coûteuses. » La remarque ne manque pas de sel, de la part de cet ancien Premier ministre maquillé en défenseur des couches populaires, alors qu'il songe surtout à la défense de « son » Futuroscope de Poitiers.

Raffarin a été responsable entre autres de l'allongement de la durée de cotisation pour la retraite, en 2003. Cela pénalisait bien plus les travailleurs que la hausse du prix des tickets des parcs de loisirs.

Ses propos n'en ont pas moins déplu à Nicolas Sarkozy, qui les a qualifiés d'irresponsables. L'échange s'est finalement conclu par l'annulation de la mesure.

Ainsi encore le ministre de l'Agriculture, Bruno Lemaire, chargé d'élaborer le projet présidentiel de l'UMP pour 2012, avait proposé de faire payer des impôts sur les allocations familiales. Plusieurs responsables de l'UMP ont immédiatement émis des réserves, au nom de la défense de la famille. Le ministre a fait machine arrière et déclaré qu'il s'agissait seulement d'une idée personnelle... dont il a évité de parler à la tribune. Il en va de même avec la proposition de modifier la taxation des revenus immobiliers, concernant les résidences secondaires, proposition contestée par les députés de l'UMP.

Ainsi, la droite essaye de maintenir une unité de façade, mais les divisions entre ses membres sont de plus en plus évidentes.

Plus on parle d'union, plus on voit ces hommes de droite -- comme leurs pendants du PS -- offrir le spectacle du panier de crabes, chacun espérant continuer à accéder à la mangeoire en préservant son poste de député lors des prochaines législatives. La seule chose sur laquelle ils parlent à l'unisson, c'est leur volonté de faire payer la crise aux couches populaires.