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Leur société
Marseille : La mairie et les autorités traquent les Roms
Jeudi 11 août, les familles roms qui depuis quelques semaines campaient sur la pelouse de la Porte d'Aix à Marseille ont été expulsées et pourchassées à travers la ville toute la journée.
Les Roms sont près de 2 000 à Marseille. Citoyens européens, ils ont en principe le droit de rester en France à condition de travailler.
En fait ils sont condamnés à une vie ou plutôt à une survie d'errance. Avec leurs poussettes, ils récupèrent ce qu'ils peuvent dans les poubelles de la ville pour essayer d'en tirer quelques euros. Ils se sont installés dans des hangars désaffectés, sous des ponts d'autoroutes, sur des morceaux de pelouse près de la gare, dont ils sont périodiquement expulsés. Ils sont obligés de se procurer l'eau aux bornes des pompiers ou dans les rigoles lorsque les éboueurs ouvrent les vannes.
Une cinquantaine d'entre eux avaient donc installé leur campement à la Porte d'Aix. Mais pour le maire Jean- Claude Gaudin, il s'agit de donner une autre image de la ville à quelque temps de « Marseille 2013, capitale de la culture ». La Mairie ne pouvait donc tolérer cette vue sur des tentes et un campement. Pour offrir une vision plus chic de Marseille, non seulement elle a fait expulser ces familles pour trouble à l'ordre public mais elle les a fait traquer par la police, les chassant de leurs refuges successifs.
Finalement le SAMU social a emmené ceux qui le désiraient au centre d'hébergement pour SDF de la Madrague-ville où neuf préfabriqués leur ont été attribués avec la possibilité de rester regroupés en famille. Mais les hommes devront partir le matin et ne rentrer qu'à partir de 16h. Et cette solution ne peut durer dans le meilleur des cas que jusqu'à la fin du mois d'août.
Pourtant, des locaux, il n'en manque pas à Marseille : les immeubles d'affaires et de logements y poussent comme des champignons. Mais les promoteurs veulent qu'ils rapportent et ne les destinent pas aux pauvres, Roms ou autres. Et tout ce que les responsables trouvent à faire, c'est de les harceler.