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Dans les entreprises
Seafrance -- Calais : Nouvelle vague de licenciements
Début juillet, la direction de Seafrance annonce l'arrêt du navire de fret Nord-Pas-de-Calais sur la traversée Calais - Douvres et la suppression de 80 emplois est évoquée. Mais quelques jours plus tard en fait 200 suppressions d'emplois sont annoncées, ainsi que la modification des rémunérations à la baisse.
Il n'y aurait donc plus que trois ferries pour la traversée transmanche. Il y en avait six en 2004, plus que quatre en 2009. Avec cette nouvelle vague de suppressions d'emplois, l'effectif pourrait passer d'environ 1 600 personnes il y a quelques mois à 650 salariés en septembre, soit une baisse de 60 % de l'effectif ! Selon un dirigeant de la compagnie, « Seafrance devient une PME des mers », une façon de laisser entendre qu'elle ne serait pas viable.
Seafrance, filiale à 100 % de la SNCF, est en redressement judiciaire. La SNCF a déposé un dossier de recapitalisation de la compagnie à hauteur de 220 millions d'euros, qui est soumis à autorisation de la Commission européenne, pour vérifier si cette aide ne contrevient pas aux règles de la concurrence. La compagnie anglaise P&O Ferries, qui effectue elle aussi des traversées entre Calais et Douvres, a porté plainte pour concurrence déloyale.
La SNCF cherche un ou plusieurs repreneurs privés afin de se débarrasser de Seafrance et les dernières annonces de licenciements facilitent certainement cette opération de privatisation. La compagnie danoise DFDS et Louis Dreyfus Armateurs (LDA) viennent de déposer une offre de reprise partielle. LDA effectue déjà des traversées Douvres-Dunkerque avec sa compagnie LD lines.
La CFDT, syndicat majoritaire, dénonce « la casse de l'entreprise et sa liquidation morceau par morceau ». Elle envisage un projet de reprise de Seafrance par une Scop, une coopérative de salariés. Cela laisse sceptiques de nombreux salariés, qui ne pensent pas que cette scop soit une solution d'avenir. De son côté, la section calaisienne du PCF a lancé une campagne d'affiches et une pétition pour « sauver Seafrance ». Des affiches cocardières où figurent un drapeau tricolore et le texte suivant : « Seafrance, c'est Calais. Sauvons le pavillon français, notre port et nos emplois. »
Les travailleurs de Seafrance sont d'abord victimes de la course au profit capitaliste qui saborde les services publics et ravage l'économie, menaçant la société d'un grand naufrage social et humain.